Etant la seule formation politique à avoir boycotté les législatives du 10 mai dernier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) sera parmi les partis en lice pour les locales du 29 novembre prochain. Cette décision a été communiquée via un message intitulé «Lettre aux citoyens» dans lequel le RCD rend plus explicite sa position de prendre part aux prochain rendez-vous des urnes. Dans le même message, le parti de l'opposition doute d'ores et déjà de l'intégrité de cette échéance dont moins de deux mois nous séparent. «Les élections locales seront encore l'objet de manipulation. La répartition des voix des corps constitués sera incontrôlable, le fichier électoral inaccessible et l'administration, instrument privilégié de la fraude», affirme l'état-major du RCD, ajoutant que «la sévérité des conclusions des ONG concernant les dernières élections législatives ne fait aucun doute sur les intentions du pouvoir». En dépit de ce constat, la même formation politique sera toutefois partie prenante aux locales vu que, selon le RCD, l'enjeu diffère entre ce scrutin et celui concernant la députation. Le parti de Saïd Sadi, aujourd'hui présidé par Mohsen Belabès, argue sa participation aux locales du 29 novembre prochain en mettant en avant ses expériences passées valorisées, à juste titre dans le message «Lettre aux citoyens», disponible depuis hier sur le site internet du parti. «Le RCD a apporté la preuve, par le passé, que malgré les limites imposées aux élus locaux, ils ont pu se protéger des abus de pouvoir de leurs administrés, dès lors qu'ils ont assumé et honoré le programme de leur parti», a t-on soutenu. Le parti a aussi fait part dans sa lettre de la méthode de gestion mise en application par ses militants élus à la tête des collectivités locales. Une méthode traduisant la nécessité de «rendre des comptes annuellement aux comités de village ou de quartier, se tenir à la disposition de la population dans les moments de détresse, comme se fut le cas pendant les tempêtes de neige de 2012 ou à l'occasion des incendies récurrents de la période estivale», explique-t-on. Ainsi et selon la direction du RCD, «donner, sur le terrain et quotidiennement, des preuves que des militants peuvent être disponibles, honnêtes et efficaces (…) est à la fois une fidélité à notre passé, une nécessité pour le présent et un devoir pour l'avenir». Le parti estime aussi que «chaque espace préservé de l'arbitraire, chaque élu menant à bien sa mission, chaque action répondant aux attentes légitimes du citoyen est autant un soulagement pour les citoyens qu'un message d'espoir pour les générations futures». Le RCD charge le ministère de l'Intérieur Précédemment à cette «lettre aux citoyens» dans laquelle il justifie sa participation aux prochaines élections locales, le RCD avait critiqué le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué datant de lundi dernier. «En annonçant vouloir filtrer les candidatures des élus locaux pour éviter ou limiter les cas de détournements ou d'abus d'autorité, au moment où le gouvernement vient d'intégrer des individus plus que douteux, le ministère de l'Intérieur s'abîme dans des postures indignes et provocantes», est-il écrit dans ce document. «Le RCD a alerté l'administration centrale sur des élus indélicats pour donner une suite administrative et judiciaire aux décisions disciplinaires qu'il a prises contre des cas de prédation avérés», a-t-on ajouté