«Je rêve d'un bateau qui larguerait les amarres du port de Marseille vers Alger.»Marie-Christine Saragosse, dans El Watan Dès sa désignation, la nouvelle patronne de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), Marie-Christine Saragosse, a affiché sa préférence pour les Maghrébins. Sa venue à Alger avec la ministre Benguigui, ses déclarations dans la presse nationale pour une ouverture plus large sur l'Algérie se présente comme un grand changement dans la politique de l'AEF. Pour ce faire, Marie-Christine Saragosse n'a pas attendu d'être officiellement nommée en Conseil des ministres à la tête de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), pour faire le ménage. Deux hauts responsables de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), Frank Melloul et l'ex-grand reporter de TF1 et patronne du pôle arabe de France 24 Nahida Nakad sont écartés, avant même son arrivée officielle. Frank Melloul était candidat comme elle pour l'AEF, Saragosse souhaitait seulement écarter un concurrent trop sérieux. Frank Melloul, en charge des projets et des développements du groupe et qui a défendu le projet de fusion juridique des différentes entreprises, devrait également quitter l'entreprise. Concernant Nahida Nakad, elle a été écartée de la direction des rédactions de France 24 et du pôle arabophone Monte Carlo Doualiya, deux antennes de l'Audiovisuel extérieur de la France, en raison de sa relation très étroite avec l'ancienne direction. On lui reproche aussi une ligne trop libanaise proche du Hizbollah, et de ne pas faire trop de campagne anti-syrienne. Nahida Nakad avait également été accusée d'avoir mis à l'écart certains journalistes maghrébins au profit de journalistes libanais. Son départ a été accueilli avec une grande joie par certains journalistes notamment algériens qui ont souffert de son diktat. Par ailleurs, le sort d'Anne-Marie Capomaccio, également directrice des rédactions, est quand à lui toujours en suspens. Par ailleurs, Mme Saragosse s'est clairement opposée à toute fusion entre France 24 et RFI. Elle souhaite prendre son temps pour définir sa stratégie qui s'appuiera sur des antennes différentes. En revanche, le déménagement de RFI sur le nouveau site d'Issy-les-Moulineaux qui coûte à Radio France 1,2 million d'euros par mois, presse en ces temps de rigueur budgétaire du gouvernement socialiste. Enfin, Marie-Christine Saragosse avait obtenu lors de sa candidature le maintien du budget de l'Audiovisuel extérieur de la France. Elle hérite d'une situation budgétaire complexe. L'AEF dispose aujourd'hui d'un budget de 310 millions d'euros, mais la société est toujours en attente d'un contrat d'objectifs et de moyens avec l'Etat. Initialement, le gouvernement souhaitait amputer ce dernier budget de 8 millions d'euros. [email protected]