Le président François Hollande a écrit au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour lui demander son avis sur la personnalité qu'il juge la plus apte à présider aux destinées de l'Audiovisuel extérieur de la France. Par cette attitude, le président français souhaite se démarquer des pratiques de son prédécesseur et installer un responsable qui aura le quitus de la plus haute autorité audiovisuelle du pays. Pour Hollande, la démission d'Alain de Pouzilhac, intervenue le 12 juillet dernier, rend nécessaire le choix d'un nouveau président de l'Audiovisuel extérieur de la France» (AEF), considéré comme la locomotive de l'audiovisuel français à l'étranger. Un groupe qui fédère trois entités: RFI, radio d'information internationale multilingue avec Monte Carlo Doualiya, filiale arabophone de RFI (contrôlée à 100% par AEF); France 24, chaîne d'information en continu diffusée sur trois canaux distincts en français, anglais et arabe (détenue à 100% par AEF) et TV5 Monde, chaîne de télévision mondiale généraliste, multilatérale francophone (contrôlée à 49% par AEF aux côtés des autres partenaires publics français, canadien, suisse et belge). Hollande rappelle également que la loi du 30 septembre 1986 confie au président de la République la responsabilité de nommer le responsable de l'audiovisuel, «après avis conforme du CSA et avis qualifié des commissions compétentes du Parlement». «Toutefois, le président Hollande s'est engagé à soustraire à l'avenir la nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public à la compétence du pouvoir exécutif. Dans l'attente d'une modification de la loi, il a adressé au président du CSA, Michel Boyon, une lettre afin de demander au Conseil de l'éclairer sur la personnalité qu'il juge la plus apte à présider aux destinées de l'AEF. Le président Hollande souhaite que cet avis lui soit transmis début septembre, avant de mettre en oeuvre la procédure prévue par la loi. Alain de Pouzilhac avait été contraint de démissionner de la présidence de l'AEF le 12 juillet, désavoué par le nouveau gouvernement qui désapprouve son projet de réorganisation. Mais en réalité Alain de Pouzilhac a été écarté de l'AEF pour sa proximité politique avec Nicolas Sarkozy, qui en 2008, l'avait appelé pour piloter le rapprochement de RFI et France 24 au sein de l'AEF, il souhaitait fusionner les rédactions de Radio France Internationale (RFI), sa filiale arabophone MCD et la chaîne d'information en continu France 24, une option à laquelle s'opposent les syndicats. Si François Hollande a choisi de solliciter le CSA avant de lancer la procédure formelle de nomination, c'est pour respecter ses engagements donnés pendant la campagne. Cela dit, l'Elysée n'est pas tenu de retenir la proposition du CSA. Certains cercles parlent même d'une consultation factice. Il est clair que Hollande ne donnera pas son accord à un responsable qui est taxé de proche de la droite ou de Sarkozy. Avant même de connaître le choix du CSA, des noms ont été déjà incrustés par la presse et présentés comme des candidats potentiels. Tous sont proches de la gauche: Martin Ajdari, directeur délégué à la gestion aux finances et aux moyens de France Télévisions, Marie-Christine Saragosse, directrice de TV5, ou encore Marc Tessier, président de Vidéo Futur, ancien P-DG de France Télévisions. La seule condition pour atterrir à ce poste est que le futur patron devra avoir moins de soixante-neuf ans. [email protected]