Le décès du troisième président de la République qu'a connu l'Algérie a suscité différentes réactions des partis politiques, de personnalités et des spécialistes. Abderrezak Mokri, vice-président du MSP: Chadli Bendjedid est une figure politique très connue. Il a laissé ses empreintes sur la scène politique algérienne. Il a surtout eu le mérite de consacrer l'ouverture politique. Présent lors des circonstances très spéciales qu'a connues le pays, il avait la hardiesse et le courage de s'opposer à l'interruption du processus électoral en 1992. Une position qui a son sens et son importance puisque l'histoire lui donne raison dans la mesure où l'Algérie a vécu une période très difficile. Ahmed Benbitour, qui avoue être affecté par la mort de Chadli Bendjedid, estime que le troisième président de la République qu'a connu l'Algérie a quand même assumé ses responsabilités et notamment fait des efforts pour instaurer un économie ouverte et mis le pays sur les rails de la démocratie. Hamlaoui Akouchi, président d'El Islah, quant à lui, considère l'ancien chef de l'Etat comme le père de la démocratie. Sa grandeur, indique-t-il, réside dans sa modestie. En regrettant la perte de ce grand homme, il dira qu'il aurait aimé le voir dédicacer ses Mémoires devant la presse algérienne. Salah Goudjil, un des doyens de la direction du FLN, ancien ministre des Transports sous Chadli Bendjedid, et fondateur du mouvement de redressement, a avoué que le décès de l'ex-président de la République l'a vraiment surpris. C'est un homme qui a marqué fortement son passage à la tête de l'Etat. En tant que moudjahid, il a été fidèle au combat des valeureux martyrs de la guerre de Libération nationale. M. Goudjil a rappelé que les dernières années de son règne ont été marquées par des difficultés sur tous les plans auxquelles il n'a pas failli. Pour lui, le défunt Chadli représente «un père de famille». Mme Benabbou, constitutionaliste dira que Chadli Bendjedid, le troisième président de la République désigné a, certes, incarné à son époque l'Etat algérien, mais en revanche il y a eu beaucoup de déboires politiques tout au long de son règne. Notre interlocutrice croit savoir qu'il a été un peu manipulé car il lui manquait d'avoir une forte personnalité pour assumer le rôle d'équilibriste et de catalyseur comme son prédécesseur, des forces politiques présentes durant cette période. Lorsqu'il a été désigné à la tête de l'Etat, on avait tenté de démembrer l'institution présidentielle car elle avait concentré tous les pouvoirs et elle était un centre névralgique du régime et du pays. Le premier amendement de la Constitution de 1976 opéré en 1979 ciblait, ou avait pour objectif, l'affaiblissement de l'institution présidentielle en instituant la fonction de Premier ministre. Par conséquent, il s'en est fallu de peu pour voir la nation algérienne en perpétuelle formation, implosée car il faut dire qu'il n'a ni la stature ni la capacité politique ni d'ailleurs l'aura pour réussir à catalyser les forces politiques existantes qui étaient révélées dès l'été 1962. Chadli Bendjedid n'a pas réussi à les cerner d'où la multiplication des crises politiques à l'image de celle berbère et la première crise islamiste. M.Taâzibt député et membre du bureau politique du PT: estime que Chadli est le président qui a pu ramener le pouvoir aux civils et instaurer la liberté d'expression et l'ouverture politique. Il avait une vision globale et juste. Malheureusement, il n'a pu aller jusqu'au bout car il a été limogé de ses fonctions.