Moudjahid et ancien combattant de l'ALN, le colonel Chadli Bendjedid est le troisième président de l'Algérie indépendante. Il est né le 1er juillet 1929 à Seba'a (daïra de Bouteldja), dans la région d'El Tarf, nord-est de l'Algérie. Dès les premières années de la Révolution (1955), il rejoint le Front de libération nationale (FLN) au sein duquel il exerça plusieurs fonctions et responsabilités. À l'Indépendance, il fut placé au commandement de la 5e Région militaire de Constantine jusqu'en 1964. Il prit ensuite en charge la 2e Région militaire, celle d'Oran où il aura la lourde et difficile mission d'évacuer les forces militaires françaises stationnées à Mers El Kebir, conformément aux Accords d'Evian et la surveillance de la frontière algérienne Ouest sujette à de multiples tensions avec le Royaume chérifien. Il demeura à ce poste pendant quinze années, jusqu'à sa nomination, à Alger, par le défunt président Houari Boumediene comme coordonnateur de l'ensemble des services de sécurité. En 1969, Bendjedid reçoit la promotion de colonel de par son ancienneté dans l'armée. Le 7 février 1979, il accède à la présidence de la République. Un poste qu'il occupa pendant plus de 13 ans et où il fut réélu par trois fois. Il fut également ministre de la Défense, du 8 mars 1979 au 25 juillet 1990. De plus, il a été président du Front de libération nationale durant son mandat à la présidence de la République. Il démissionna de la présidence de la République au lendemain du premier tour des élections législatives de décembre 1991, plus exactement le 12 janvier 1992. Son mandat sera marqué par les événements d'Octobre 1988 où des manifestations violentes avaient touché le pays. Malgré cela, il fut réélu pour une troisième fois à la tête de l'Etat le 22 décembre 1988. Il fit adopter, en février 1989, une nouvelle Constitution, et ouvrit la scène politique au multipartisme en septembre 1989. Chadli est ainsi présenté comme étant le père de l'initiative démocratique en Algérie dans les années 1980. C'est sous sa présidence que le système du parti unique prit fin en engageant le pays dans le multipartisme. Sur le plan socio-économique, il a réalisé quelques infrastructures telles que, entre autres, la construction des autoroutes. Mais c'est la construction du Monument des Martyrs qui marquera le plus les esprits. Depuis sa démission de la tête de l'Etat, Chadli est resté loin des feux de la rampe. En 2008, il annonça le début de la rédaction de ses mémoires dont la parution était prévue pour le 1er novembre prochain. La maladie en aura décidé autrement. Ce 6 octobre 2012, il est rappelé par son Créateur. Il décède des suites d'un cancer à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja après avoir été admis dans le service de réanimation, le 3 octobre 2012.