La médiation du comité de Seddouk se trouve confortée. La médiation initiée par le comité de Seddouk était hier, en passe de se matérialiser par une rencontre de réconciliation entre les deux ailes de la Cicb. En effet, le conclave extraordinaire convoqué par la présidence tournante de la Cicb pourrait être celui de la réconciliation. Cela est d'autant plus probable eu égard à la nouvelle conjoncture induite par les dernières mesures prises par le Chef du gouvernement en vue de la satisfaction des quatre incidences énumérées par l'interwilayas. Les instructions adressées par Ouyahia aux instances compétentes pour accéder aux préalables du mouvement citoyen étaient hier sur toutes les lèvres et sont de nature à favoriser un retour à de meilleurs sentiments chez les délégués dissidents. La médiation du comité de Seddouk se trouve donc confortée. Hier, la moitié du chemin a été fait. Le comité de Seddouk, qui a eu à se réunir dans la soirée de lundi avec la présidence tournante, représentée par les coordinations d'Akfadou, Sidi Aïch et Ath M'likèche, en présence d'autres coordinations, est arrivé à « arracher » l'accord de cette aile, désignée sous le vocabulaire de «dialoguiste» pour certains et «majorité positive» pour d'autres. La proposition de Seddouk, quant à la tenue d'un conclave «pour mettre les choses à plat», a reçu l'aval de la présidence tournante à condition que «toutes les actions du mouvement entreprises jusque-là et celles programmées à l'avenir soient reconnues légitimes par l'autre aile dissidente». Sur ce, le comité de Seddouk s'est engagé à aviser le groupe d'Akbou et tenter de l'associer à la rencontre extraordinaire qui devait s'ouvrir hier, au centre culturel de Béjaïa. Hier, en fin de journée, soit à quelques heures de l'ouverture des travaux de cette rencontre, rien n'a filtré des contacts de ce comité avec le groupe des dissidents. Une tâche qui reste «difficile mais pas impossible», estiment les médiateurs qui seront amenés en cas d'échec à trancher en faveur de l'une ou de l'autre aile avant l'interwilayas du jeudi à Tizi Ouzou. En tout état de cause, «ce conclave extraordinaire aura lieu», nous a-t-on affirmé hier au niveau de la présidence tournante. «Si l'aile dissidente ne répond pas favorablement, nous maintiendrons l'ordre du jour initial», explique-t-on encore. En effet, cette rencontre était prévue en prévision de l'interwilayas de demain à Tizi Ouzou. Les délégués de la Cicb devraient se pencher sur un document portant sur les deux incidences (la révocation des indus-élus et la franchise fiscale) inscrites de fait à l'ordre du jour du dialogue officiel. Si le pouvoir ne répond pas sur les quatre autres, ce qui n'est désormais plus le cas depuis hier, les conclavistes retiendront un certain nombre d'actions de riposte. En tout état de cause, l'évolution positive de la situation travaille beaucoup plus en faveur de l'aile de la Cicb qui s'inscrit dans la démarche de l'interwilayas. Si le pouvoir accède réellement aux revendications liées à la levée des poursuites judiciaires, la libération des détenus, la réintégration des travailleurs licenciés et le règlement du contentieux Sonelgaz, dont les réactions sus-citées hier étaient des plus favorables, cela confortera vraisemblablement la «majorité positive» dans sa démarche et coupera, par conséquence, l'herbe sous le pied des dissidents.