Le Rwanda a fait état de «progrès réguliers» à l'issue d'un nouveau sommet régional destiné à mettre fin aux combats dans l'est de la République démocratique du Congo, sans mentionner toutefois de percée sur la question clé de l'éventuel déploiement d'une force internationale. «Le Sommet (tenu à Kampala) a conclu en soulignant les progrès réguliers accomplis, la coopération entre Etats membres et l'engagement renouvelé à rechercher une paix durable fondée sur des solutions apportées par la région des Grands Lacs elle-même aux problèmes qui la concernent», a indiqué la présidence rwandaise, dans un communiqué posté tard lundi soir sur son site internet. Aucun communiqué officiel commun n'avait encore été publié hier matin, à l'issue d'un sommet, tenu jusque tard lundi soir, réunissant plusieurs chefs d'Etat membres de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL, qui réunit 11 pays). Dans son propre communiqué, le Rwanda évoque à peine la question clé du déploiement d'une force internationale neutre, un projet énoncé en juillet dernier par la CIRGL dans le but d'éradiquer les milices qui multiplient les exactions dans l'est de la RDC. «Le président (ougandais Yoweri) Museveni, hôte de ce sommet, a été chargé de poursuivre le dialogue avec les belligérants et d'assurer un soutien de tous les Etats membres à la mise en place d'une force neutre», indique le texte. Le sommet de lundi à Kampala était le quatrième organisé en moins de trois mois pour faire cesser les troubles dans l'est de la RDC et avancer vers la mise en place d'une telle force. Le déploiement de cette force avait été formulé pour sortir de la crise opposant la RDC au Rwanda. Les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et du Rwanda Paul Kagame, qui s'accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles hostiles à l'autre dans l'est de la RDC, avaient donné leur accord de principe à cette idée, et ils participaient au sommet de lundi à Kampala. Mais Kinshasa souhaite impliquer dans l'éventuelle nouvelle force l'actuelle force des Nations Unies en RDC - Monusco, la plus importante mission des Nations unies dans le monde avec 19.000 hommes en uniforme -, alors que Kigali ne cache pas sa défiance envers cette force onusienne qu'il accuse de partialité. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part prévenu que «la clarté du concept et les modalités opérationnelles d'une force (telle qu'envisagée par les pays des Grands Lacs), de même que sa coordination avec la Monusco, seront (des points) importants», lors de l'examen du projet par les Nations Unies, dans un message écrit adressé au sommet de Kampala.