Le sommet des Etats des Grands Lacs s'est achevé hier à Kampala, sans que le communiqué final, aux termes vagues, ne fasse état de progrès sur la future «force neutre» censée «éradiquer» les groupes armés opérant dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Les présidents de la RDC, Joseph Kabila et du Rwanda Paul Kagame - qui s'accusent mutuellement de soutenir des groupes armés hostiles à l'autre - et les dirigeants des autres Etats membres «se retrouveront dans quatre semaines», a déclaré le président ougandais Yoweri Museveni, en clôturant le sommet, commencé la veille. Les dirigeants des onze pays de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (Cirgl) ont mis sur pied un «sous-comité» ministériel auxquels ils ont renvoyé la tâche de «fournir des détails sur les moyens d'opérer de la force internationale neutre», selon le communiqué. Son «mandat est très clair», le sous-comité va «discuter de la composition et de la taille de la force internationale neutre», a expliqué le ministre de la Défense de la RDC Alexandre Luba Ntambo. Ce sous-comité, présidé par le ministre ougandais de la Défense et composé de ses homologues d'Angola, du Burundi, du Congo, de RDC, du Rwanda et de Tanzanie, devra également «proposer des mesures urgentes (...) afin que les combats cessent définitivement dans l'est de la RDC», selon le communiqué. Il devra rendre son rapport final lors du prochain sommet dans quatre semaines à Kampala, est-il précisé. Le commissaire de l'Union africaine (UA) à la Paix et à la Sécurité, Ramtane Lamamra, avait estimé mi-juillet que le déploiement d'une telle force devait être «une question de semaines» en raison de «l'urgence sur le terrain», tant humanitaire que sécuritaire. MM. Kabila et Kagame avaient tous deux accepté le 15 juillet le «principe» d'une force impartiale dans l'est de la RDC, lors d'un précédent sommet de la Cirgl en marge du sommet de l'UA à Addis-Abeba. Mais la structure et les modalités d'une telle force, censée combattre les mutins congolais du M23, ainsi que les rebelles hutu rwandais des Forces démocratique de libération du Rwanda (Fdlr), hostiles au régime du président Kagame, restaient à définir.