«Des chansons à textes élaborés où les thèmes sont divers.» Malgré son âge qui ne dépasse pas les 37 ans, les amoureux de la musique et de la chanson kabyle ne cessent de l'appeler «cheikh», au vu de ses succès dans le monde de la musique. En plus de son niveau intellectuel, puisque le chanteur est titulaire d'un diplôme en interprétariat et traduction, Brahim Tayeb, est doué pour la musique. Brahim Tayeb est l'auteur-compositeur d'un répertoire d'une trentaine de chansons, où les thèmes abordés sont divers, mais dans lesquels il a décliné l'amour dans toutes ses dimensions. L'interprète a chanté la nostalgie et la rétrospection, dans son premier album de 1990. Intitulé «Ussan enni» (ces jours-là), il a aussi interprété un bel hymne à la femme et à la beauté, dans la chanson «Hamlagh kem» (je t'aime) datant de 1994. Deux ans plus tard, le chanteur a diffusé une nouvelle production sur le marché, Sarghiten (fais-en feu). En 1998, ce fut le rendez-vous avec un nouvel album ur ezzerigh ara (je ne sais pas). Dans cet album l'artiste multiple les interrogations et remises en cause de tout ce qui est préconçu. «L'amour qui prend naissance sur les griffes de la mort» est le thème traité dans l'album «Si laadhil» (en attendant...), mis sur le marché en 2000. Enfin, le dernier album «Intass» (dites-lui), qui a eu un immense succès l'été passé, et cela au vu d'un thème présenté sous forme de deux amoureux dialoguant. Au gré des couplets, ils abordent tous les maux de l'époque, mais (à chaque refrain) ils omettent de se dire les mots d'amour qu'ils brûlent d'échanger. Le chanteur algérien a mixé la tonalité de ses chansons, qui varient entre le do mineur (nahawand en do) et mi mineur (nahawand en mi), et quelquefois, la mineur (nahawand en la). Le rythme était aussi varié comme tango, berouali lent, le composé, et le rumba. Mais dans la chanson «Intass», il a utilisé un rythme berouali et l'on voyage au gré de Aedjem, Nahawand, Tindi, Bayyati, etc. Le fils protégé de Ath Ferah, un village perché sur les montagnes de Kabylie à Laarba Nath Irathen, a entamé ses premières démarches dans le monde de la musique, au lycée des aveugles d'El-Achour, à Alger où il commença à chanter le chaâbi et l'andalou et à interpréter de la musique orientale. Son transfert au lycée de son village natal a été un tournant doublement décisif. «C'est au lycée de mon village que je suis monté pour la première fois sur scène pour animer un gala à l'occasion de la fête de fin de trimestre», nous a déclaré le chanteur. Après avoir eu son bac, et fait des études supérieures, le chanteur s'est retrouvé dans une position qui allait lui permettre d'exploiter son talent. Aujourd'hui, il est devenu incontestablement l'un des maîtres de la seconde génération de la chanson kabyle. Le cheikh donne, donc, rendez-vous aux amoureux de la musique et de la poésie, aujourd'hui, à l'occasion du concert qu'il va animer ce soir à la salle El Mougar, à Alger.