Ce festival, véritable «réservoir de révélation de jeunes talents» comme dirait Jaoudet Gassouma, n'a de cesse doucement mais sûrement de grandir et c'est bien... La cinquième édition du festival de la bande dessinée s'est achevée samedi dernier à l'esplanade de Riad El Feth par la remise des prix aux lauréats studieux de cette manifestation qui a connu plusieurs activités culturelles, entre atelier, conférences et différentes expositions. Un festival qui est devenu avec les ans un carrefour d'une véritable pépinière de talents ou comme nous le fera remarquer à juste titre le plasticien Jaoudet Gassouma, président du jury national, «un réservoir de révélation de jeunes talents» qui n'ont cesse d'aller de l'avant et de prospérer, et ce grâce en partie à l'émergence de maisons d'éditons spécialisées dans la bande dessinée, passant ainsi d'une seule à neuf en l'espace de cinq ans. Aussi, la liste des lauréats a été dévoilée faisant ainsi de nombreux heureux parmi les présents qui se sont distingués par la qualité de leur travail et l'originalité de leur coup de crayon. On citera dans la catégorie meilleur Album en langue arabe le Libanais Jorj Abou Mhayya qui a été récompensé pour son livre Ville avoisinant la terre. Le prix du Meilleur album en langue étrangère, est revenu à La grippe coloniale 2, Appollo & Serge Huo-Chao-Si, Vents d'Ouest. Le prix du meilleur Scénario a été attribué à Golo, pour Mes mille et une nuits du Caire, édité chez Futuropolis. Le prix du meilleur Dessin quant à lui, a été décerné à Hector Sonon pour Toubab or not Toubab. Le prix du meilleur Projet est revenu à A contre-pied, par Bensaâda Illies & Benali Mohammed El Amine d'Algérie. Une mention spéciale du jury a été attribuée à L'Algérie pour les nuls, par Samir Toudji, Algérie, tandis qu'un prix d'Encouragement est revenu à Japhet Miagotar pour Une vie volée du Cameroun. Le prix du meilleur Fanzine ou magazine BD a récompensé la qualité de Touk Touk de l'Egyptien Mohamed Shennawy. Enfin, une mention du jury a été accordée au magazine Taïwan Comix. Du côté des résultats des concours nationaux, annoncés lors de la cérémonie de clôture, on citera, parmi les jeunes talents, Bachir Habib, 26 ans, d'Oran qui a reçu le premier prix, Billel Boutabba, 30 ans, de Constantine qui est venu en deuxième position tandis que la troisième place a été briguée ex aequo par Khaled Kandouli, 35 ans, de Constantine Takfarinas Abdiouene, 22 ans de El Tarf. Le prix du Meilleur Graphisme est revenu à Sid Ali Yessad, 27 ans de Béjaïa et un prix Coup de Coeur a été décerné notamment à Bouchra Amaria Mokhtari, 18 ans d'Oran. Placé sous le slogan «Algérie, 50 bulles» à l'occasion de la célébration du Cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, le festival comprenait trois expositions de bandes dessinées: «Algérie, 50 bulles», une grande exposition très originale regroupant des bandes dessinées d'une pléiade de bédéistes algériens et étrangers, «Sans transition» de Djillali Beskri et «Bulles du monde», une exposition dédiée à la BD étrangère. Des bédéistes, scénaristes, écrivains et éditeurs, algériens et étrangers, ont débattu, tout au long du festival, de nombreux thèmes liés à la bande dessinée dont «BD, miroir de l'histoire», «Les dispositifs d'aide à l'édition: rôle des ministères», «Décoloniser la BD en Afrique» et «L'immigration en bande dessinée». Des projections de films d'animation et des ateliers sur les principes et techniques de la bande dessinée et la relation de cet art avec le cinéma, la presse et les nouvelles technologies, ont été organisés. Les prix-hommages du Fibda 2012 ont été remis lors de la cérémonie d'ouverture. Il s'agit des «Prix d'honneur», décerné au réalisateur-producteur de films d'animation et ancien bédéiste, Djillali Beskri, le «Prix de la reconnaissance» au bédéiste belge, Etienne Schréder, et le «Prix patrimoine Sid Ali Melouah», décerné au parrain des bédéistes algériens, Abderrahmane Saïd Madoui. En marge du festival, les éditions Z-Link en collaboration avec l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda) ont organisé le concours «Cosplay Z-Link 2012» du meilleur costume représentant un personnage de mangas/BD, jeux vidéo, cinéma ou un personnage original. Une activité qui a drainé une foule de jeunes gens au niveau du Fibda et a permis au public de découvrir des visages bigarrés souriants et festifs.