La wilaya peut postuler à une pléiade de formes touristiques La dernière session de l'APW sortante, de Bouira, a eu à débattre du tourisme et de son avenir. Un bureau d'études composé de spécialistes a pendant une bonne année fait le diagnostic du secteur, un inventaire des potentialités et mis en place les stratégies et options pour un réel essor de ce qui est l'alternative à l'après-pétrole. Dans son étude, le bureau a mis l'accent sur deux sites: Tikjda au Nord et Hammam Ksena au sud. Même si les débats avaient été superficiels surtout que la majorité des membres avaient la tête ailleurs et pensaient plus aux prochaines échéances, le sujet mérite d'y revenir. Dans leur exposé, les experts ont relevé une sous-exploitation du potentiel de wilaya. La prestation auprès des quelques établissements hôteliers, concentrés au chef-lieu de wilaya, reste en deçà des normes et les structures en question ne peuvent prendre en charge un tourisme haut de gamme destiné précisément à une clientèle étrangère. L'autre conclusion intéressante reste le fait que la wilaya peut postuler à une pléiade de formes touristiques. Les plus en vue concernent les deux sites que sont Tikjda et Hammam Ksana. Hammam Ksana, un trésor inexploité Hammam Ksana est situé au sud-est de la wilaya de Bouira, dans la daïra de Bordj Okhriss. Longtemps sous l'emprise des hordes intégristes durant la tragédie nationale vécue par l'Algérie, la région tente de rattraper le temps perdu. La station thermale et la vie qui y reprend en sont une preuve. Un investisseur, médecin de profession s'est engagé à rendre le lieu attractif et attrayant. La nature et la station thermale sont deux ingrédients qui donnent raison au promoteur. Hélas, cette volonté est confrontée à des clients qui viennent pour la journée et par conséquent l'activité reste temporaire. Le site qui bénéficie d'une importante émergence hydrothermale offre la première opportunité touristique dans une région aux potentiels immenses. L'eau est d'une qualité et dispose de vertus thérapeutiques soignantes. Le retard dans la remise à niveau du site est en partie dû à l'éloignement de la source qui se trouve en milieu forestier, isolée de toute agglomération, village ou hameau et coupée du reste du monde parce que les chemins qui y mènent ont subi les aléas d'une nature rude. L'absence d'un complexe hôtelier accentue les difficultés et freine l'essor. La quiétude retrouvée, le lieu est retenu parmi les sites à promouvoir. Comme rapporté dans le rapport de l'étude, Hammam Ksana dispose d'une richesse naturelle d'intérêt évident, un patrimoine pouvant permettre l'émergence d'un pôle d'activité multidisciplinaire avec un impact direct sur les plans d'intérêt général et de développement local. La station thermale a intéressé un investisseur qui veut ériger un établissement à vocation médicale, touristique et culturelle. Les concepteurs du projet optent pour trois missions distinctes. La vocation médicale, la vocation touristique et la vocation thalasso-thérapeutique. Le projet qui s'étend dans le temps se veut d'abord une volonté d'intégrer le potentiel naturel et les caractéristiques locales dans un complexe qui est réalisé sur la source Ksana. Il est élaboré pour la valorisation optimale de la ressource présente constituée par la source thermale. Le projet bâti à plus de 8O% est un complexe prenant en compte l'ensemble des éléments naturels, en vue des impacts les plus larges possibles sur les plans du développement local et des services visant différentes catégories d'usagers. Pour être en phase avec le temps, le projet s'inscrit dans le strict respect des principes directs fixés à partir des caractéristiques inhérentes au thermalisme considéré comme la première forme de villégiature familiale dans la société rurale. Pour la mission médicale elle comporte la cure thermale, le traitement des rhumatismes, de certaines affections ORL, des myopathies, intestinales, dermatoses, artériopathies, varices, asthme, ulcères de jambe, paralysies, des neuropathies, bronchites chroniques, séquelles de brûlures... La mission touristique vise à mettre en évidence et à contribution les nombreux avantages à même de garantir les meilleures conditions de repos et de détente. Le complexe qui s'étend sur les deux rives de l'Oued Ksana est conçu selon la fiche technique pour une capacité d'accueil de 1200 personnes/jour pour les curistes, et de 120 personnes/jour pour les soins médicaux. La restauration 600 couverts/jour, le bloc médical 60 lits, l'hôtel 80 lits, bungalows 600 lits et le hammam 120 lits. Ces capacités peuvent être agrandies quand le complexe commencera à travailler à plein temps et offrira toutes les prestations pour lesquelles il a été réalisé. En attendant la réception de la totalité du projet, les gens qui se sont rendus louent les vertus de l'eau mais une prestation amateur malgré les prix très abordables. Tikjda un lieu idéal aux inspirations Ce site, faut-il le rappeler, reste un joyau naturel et un havre de paix. Le tourisme qui génère des rentrées financières à même d'assurer l'après-pétrole, l'exemple de nos voisins marocains et tunisiens en est une preuve, peut connaître un réel essor avec pareil site. Conscients de l'enjeu, les responsables ont inscrit plusieurs projets susceptibles d'attirer les populations nationales et étrangères vers ce lieu. La réhabilitation du chalet du Kef et de l'hôtel «le Djurdjura», deux infrastructures ciblées par les hordes terroristes lors de la décennie noire, est une action qui permet une nette augmentation des capacités d'accueil. Même si le prix de la réhabilitation reste important, plus de 26 milliards de centimes, la structure permettra, à ne pas douter, d'être un facteur émancipant et source de richesses. En plus du tourisme tel que défini communément, la région reste sur le plan sportif et comme nous l'avons à maintes reprises rapporté constitue une alternative moins onéreuse aux équipes sportives algériennes et pourquoi pas étrangères. C'est dans cette optique et stratégie que le premier responsable a rendu visite au site pour y inaugurer plusieurs projets d'aménagement et de réalisation. La nécessité de réaliser un stade est partagée par les responsables. Le choix du côté ouest aux abords du chalet du Kef, zone non boisée, reste un choix judicieux, surtout que le terrain d'Aswel ne sert plus à grand-chose si on excepte les bovins qui s'y rendent. L'obligation de poser une stratégie prenant en compte les données du terrain éviteront pareilles erreurs qui étaient légion par le passé. La réalisation d'un stade en gazon naturel en altitude, lequel stade est recouvert pendant des mois par la neige est une preuve d'une vision restreinte et un gâchis financier monstre. Le Cnlst, établissement relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports fonctionne mais n'arrive pas à rentrer dans ses frais. Pour permettre un réel essor de l'activité touristique, sportive, les sports de glisse, l'escalade, la randonnée, il est plus que primordial de réhabiliter les remontées mécaniques. Le projet de réalisation d'espaces récréatifs, d'aires de stationnement... sont les premiers pas vers une relance du tourisme. Une étude sera lancée incessamment pour la remise en état du télésiège. Là aussi le COA qui a réhabilité une partie pour la réserver à la préparation des athlètes de haut niveau a continué à envoyer les sportifs algériens parfaire leur forme hors des frontières nationales. Une autre contradiction de taille. Il y a quelques temps sa remise à niveau avait fait l'objet d'un avis d'appel d'offres pour un bureau d'études, un autre pour la sélection de l'entreprise chargée de rénover l'hôtel mais entre-temps, le Conseil de participation de l'Etat a entériné une résolution pour le transfert de cette infrastructure au profit du ministère de la Jeunesse et des Sports. Cependant, à ce jour la résolution en question n'a pas été appliquée et n'a pas été rejetée non plus. La région en plus d'être une destination sportive dispose d'un potentiel faune et flore à même de booster le tourisme écologique. S'agissant toujours de la préservation de la faune et la flore qui sont des éléments attirants, les responsables ont instruit la direction du parc national du Djurdjura, pour renforcer et faire de cette préservation une raison d'être. Précisons que la Direction du parc est à Bouira alors que logiquement elle doit être implantée sur place. Cette étude reste un outil de travail et une référence à la Direction du tourisme de Bouira pour sérier et fixer les priorités et de déterminer les activités susceptibles d'être encouragées et répertorier les incidences directes et indirectes du tourisme sur toute la région, sur la wilaya et sur le pays.