A quelques jours du rendez-vous théâtral le plus attendu, le Festival international du théâtre de Béjaïa, son commissaire Omar Fetmouche, dans cet entretien qu'il nous a accordé, fait un point sur ce grand évènement. Il estime, par ailleurs, que Béjaïa, la capitale des Hammadites, la ville millénaire, a tous les atouts pour devenir la petite ville d'Avignon qui est une référence du Festival de théâtre international. L'Expression: Comment se présente la situation à une semaine du coup d'envoi de la quatrième édition? Omar Fetmouche: Avant de répondre à votre question, je tiens à noter que cette quatrième édition est la première pour le commissariat de Béjaïa. Sinon à quelques jours du coup d'envoi je peux vous assurer que nous sommes fin prêts. Nous avons finalisé le programme avec le plan de vol des délégations étrangères. Toutes les troupes étrangères ont confirmé leur participation ainsi que les universitaires étrangers qui devront participer aux différents colloques scientifiques et autres soirées littéraires. Mieux encore, nous avons décliné les appels à la participation de quelques pays qui se sont manifestés en retard. Sur le volet relatif à la cérémonie d'ouverture où est-ce que vous en êtes? Peut-on avoir un petit aperçu sur son déroulement? En ce qui concerne la cérémonie d'ouverture, nous sommes en pleine préparation. Les troupes sont en répétition permanente pour être fin prêtes le 29 octobre à 18h. Quant à son déroulement, elle se fera en plein air. D'ailleurs, nous avons même consulté les conditions météorologiques qui prévoient une pluie très fine. Il y aura au menu, de la cavalerie, des chariots magiques, le spectacle du théâtre de Yennayer...globalement un beau plateau pour de bons moments de joie en somme. Quels sont les sites qui vont accueillir les différents spectacles? Tous les sites prévus sont fin prêts pour recevoir les différents spectacles que ce soit au niveau du site principal au Théâtre régional Malek-Bouguermouh avec ses deux salles relookées, la salle de la maison de la culture et autres sites éloignés à Amizour, Bordj Mira et Akbou que nous avons équipés des régies techniques spécialisées. En outre comme cette quatrième édition veut ressusciter le théâtre de rue, il est aussi prévu pas moins de 30 espaces de la grande ville de Béjaïa comme les sites de Bordj Moussa, place du 1er novembre, et la brise de mer ainsi que dans les artères de la ville de Yemma Gouraya et autres aires de jeu des différents terrains de proximité. Car il est temps de restituer le théâtre à son public. Parce que tout le monde se plaint du manque de public dans les salles alors que nous avons pensé réconcilier le théâtre avec son public pour l'inviter une autre fois à l'intérieur des salles. Il y aura aussi au menu, des contes merveilleux avec des conteurs nationaux et étrangers avec en tête de file, l'équipe de l'université de Grenoble guidée par Henri Touati. Le théâtre pour enfants sera aussi au programme avec des chariots magiques qui vont défiler dans la ville de Béjaïa avec des haltes au niveau des écoles pour faire des récréations théâtrales. Pour résumer, ça sera une véritable fête de théâtre avec toutes ses formes esthétiques. Qu'en est-il du colloque scientifique et des rencontres littéraires, un autre volet, pas des moindres dans cette quatrième édition? Cette édition qui se tient sur le fond de la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance a prévu un colloque scientifique sous la présidence du professeur Djamil Aissani, autour du thème axial «Théâtre, engagement et révolution». La première séance aura lieu, d'ailleurs, sur le site du Congrès de la Soummam à Ifri Ouzelaguen. À cet effet, une panoplie de chercheurs et universitaire étrangers et nationaux y prendront part. Quant aux rencontres littéraires, une nouveauté dans cette édition, elles se tiendront chaque jour à partir de 23 h au site les hammadites autour de différents thèmes dont «Nuit de: Mouloud Feraoun, de Victor Hugo, de Taleb Rabah...». En outre, un autre espace lié au théâtre et cinéma est prévu à la cinémathèque de Béjaïa pour la projection d'une série de pièces théâtrale universelles dont Roméo et Juliette... Chaque édition est dédiée à des figures historiques du théâtre au niveau national et international, à qui sera l'honneur en cette nouvelle édition? Elle sera exclusivement dédiée à titre de reconnaissance aux comédiens de la troupe du FLN dont Sid Ali Kouiret et ses camarades. Cette cérémonie de reconnaissance interviendra lors de la journée d'études sur le théâtre algérien en présence d'autres comédiens nationaux des années 50 et 60. En plus de nos invités d'honneur dont Paul Lorilleux, qui a soutenu la cause algérienne en l'absence de l'autre Marcel Maréchal, Lamis Laamari une Iraquienne qui a beaucoup donné au le Théâtre national et qui sera aussi à l'honneur. Pour conclure, quel est votre mot de la fin à quelques jours du lever de rideau sur cette quatrième édition? Comme je l'ai souligné tout au début, pour nous, c'est la première édition réellement. Nous comptons mettre les bouchées doubles pour réussir une grande première afin de marquer les esprits à tous les niveaux, notamment nos invités étrangers. Théâtre, histoire et tourisme sont au menu de cette nouvelle édition. Nous voulons séduire et marquer l'esprit de nos 260 invités pour faire de Béjaïa qui a tous les atouts, une autre ville d'Avignon qui est une référence du théâtre international. Nous dévoilerons justement ses atouts à travers le défilé sur l'histoire de Béjaïia depuis Léonardo fébonaci, Ibn Khaldoun,... que la fête commence à la grande joie des Algériens en général, des Béjaouïs et des adeptes du 4e art en particulier.