L'armée malienne a reconnu lundi avoir été impliquée dans un incident au cours duquel une « dizaine de bandits » ont été tués le 21 octobre à Diabali (centre du Mali), sans faire allusion à la mort de civils touareg évoquée alors de sources concordantes. « L'armée malienne a neutralisé le 21 octobre 2012 des individus armés à quarante kilomètres de Diabali, suite à l'attaque d'un bus de forains survenue dans la nuit du 15 octobre », affirme un communiqué du ministère de la Défense. « Les éléments de la patrouille militaire de Diabali ont réussi à mettre hors d'état de nuire les bandits armés. Le bilan humain s'élève à une dizaine de bandits tués et le bilan matériel fait état de trois motos, deux fusils de chasse et des munitions de 7.62 millimètres saisis. L'armée nationale ne déplore aucune victime », ajoute le ministère. Il « invite les populations à informer les forces de sécurité et de défense de toute action suspecte ou de la présence de tout groupe d'individus suspects sur toute l'étendue du territoire pour les aider à protéger davantage et à sauvegarder les intérêts de la nation ». Des sources concordantes avaient fait état dès le 23 octobre de la mort de plusieurs civils touareg tués par des soldats maliens de Diabali. Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, un responsable de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avait accusé l'armée malienne d'avoir « assassiné » neuf civils touareg qu'elle avait préalablement enlevés. Sollicité à plusieurs reprises à Bamako, le gouvernement malien s'était alors refusé à tout commentaire. Selon le site mauritanien d'information Sahara Media, qui avait parlé de la mort de quatre Touareg et de la disparition de cinq autres en citant des témoins, l'unité impliquée serait la même que celle qui avait tué le 8 septembre, près de Diabali, sept Maliens et neuf Mauritaniens de la secte musulmane Dawa. Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait alors qualifié de « crime odieux » la fusillade, mais avait appelé à ne pas accabler le Mali voisin, assurant que cela n'aurait pas eu lieu sans les « circonstances politiques et sécuritaires difficiles que traverse ce pays frère ». Le nord du Mali est occupé depuis près de sept mois par des groupes islamistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont évincé le MNLA.