Il ne se passe pas un jour sans qu'ils ne manifestent leur mécontentement. La réception, cette année, de la première tranche de 450 places pédagogiques sur les 2800 programmées au niveau du campus Aboudaou ainsi que d'une cité universitaire de 3000 lits à Iryahen, n'a pas fait que des heureux. Les étudiants, principaux concernés, vivent au rythme de la contestation qui n'est pas près de connaître sa fin. Depuis l'ouverture de l'année universitaire, il ne se passe pas un jour sans qu'ils (les étudiants) ne manifestent leur mécontentement. Ils ont de nouveau exprimé leur colère hier par une marche de protestation pour dénoncer une situation loin d'être confortable. La controverse et l'agitation qui minent cette institution universitaire est née de l'opposition affichée par la doyenne à la décision de l'administration de déplacer la faculté des lettres et des sciences humaines au niveau du nouveau campus. Un refus justifié par «l'absence des conditions» nécessaires au bon déroulement des études. Mais la décision d'affectation a été prise le 2 novembre par le Conseil scientifique qui conviendra aussi d'une rentrée universitaire pour le 22 du même mois. Au jour J, un changement de programme intervient. Les étudiants sont invités à rejoindre l'ancien campus Targa-Ouzemour. Plusieurs démissions sont alors enregistrées à commencer par celle de la doyenne. Ce qui ne manquera pas de compliquer la situation. Les assurances fournies, après, par les responsables n'ont pas été convaincantes. Les étudiants découvriront amèrement la situation. Mercredi, les étudiants ont marché vers le siège de la wilaya en appui au mouvement de grève entamé, depuis trois semaines. Ils refusent tout simplement cette affectation ou ce transfert vers le nouveau campus dans les conditions actuelles. Des conditions pédagogiques et sociales dites «inadéquates». Ils revendiquent aussi la dotation de nouveaux locaux en moyens humains et matériels dont «un centre médical, un transport permanent, la sécurité et une passerelle pour traverser la RN n°9 en toute sécurité». L'hébergement de l'ensemble des étudiants de la fac dans la nouvelle cité universitaire d'Iryahen reste aussi une exigence des grévistes qui n'ont pas manqué de se démarquer de celle de l'Ugel. Hier, la colère est montée d'un cran. Les étudiants frondeurs ne veulent pas lâcher. «Nous irons jusqu'au bout», affirment-ils. Décidément, le grand projet de création d'un pôle universitaire important à Béjaïa piétine par la faute d'une «gestion hasardeuses», estimait, hier, un citoyen qui regardait les étudiants marcher sous une pluie battante.