Le fournisseur de viande blanche a été pris en filature par les services de la Gendarmerie nationale. Les services d'hygiène ont évité un drame certain au niveau de la résidence universitaire Iryahen de Béjaïa en saisissons 900 kg de poulet impropre à la consommation. «Le bureau d'hygiène communal a procédé lors d'une inspection inopinée à la saisie de près de 900 kg de poulet qui ne porte pas d'étiquetage et impropre à la consommation, et ce à la résidence Iryahen», réaffirmait, encore hier le maire de la commune de Béjaïa, le Dr Tahar Hanèche. Le directeur des oeuvres universitaires confirmait dans une correspondance cette saisie réfutant toutefois l'idée selon laquelle «la marchandise a séjourné trois mois dans les chambres froides de la résidence.» «La commande du poulet a été réceptionnée le 7 du mois en cours, c'est-à-dire la veille, accompagnée du certificat vétérinaire certifiant que le produit est propre à la consommation», précisait-il encore. Le responsable des oeuvres universitaires a indiqué que «le directeur de la résidence avait exigé du bureau d'hygiène de produire, préalablement, un certificat de saisie ensuite procéder à l'enlèvement de la marchandise en présence des autres services habilités, conformément à la loi en vigueur.» Ce sont les circonstances confirmées auprès des deux parties à propos du poulet saisi récemment à la résidence Iryahen. Le fournisseur de la viande rouge a bel et bien été pris en filature par les services de la Gendarmerie nationale. Il le confirme lui-même, niant toutefois les propos selon lesquels il a procédé au changement de sa marchandise par une autre, une fois les contrôles passés. M.Oumohand, le fournisseur de la totalité des résidences universitaires à Béjaïa en viande rouge et fraîche affirmait que «sa marchandise a été contrôlée propre à la consommation.» Saisie par-là, contrôle par-ci, l'enquête que mène les pouvoir publics se confirme. Autrement comment expliquer cette filature? Pourquoi s'intéresse-t-on aux marchandises livrées aux cités universitaires? Ces questions trouvent leurs réponses dans le doute qui plane sur ce qui se trame dans les cités. L'université de Béjaïa fait souvent parler d'elle ces dernières années. Des 5000 étudiants qu'elle comptait en 2001 elle est rapidement passée à plus de 35.000 actuellement, une métamorphose qui illustre tout l'intérêt de cette institution, notamment dans ses oeuvres. Si au niveau de la pédagogie, on parle très souvent de conventions et autres évolutions, il reste que les oeuvres universitaires c'est plutôt de grève et autres scandales qui éclatent chaque année. Presque chaque année, un mouvement de mécontentement prend forme au sein de la masse estudiantine. Les deux derniers directeurs des oeuvres universitaires sont relevés de leur fonction sous la pression des estudiantines. L'ex-directrice comparaîtra dans quelques jours devant la justice près le tribunal de Béjaïa dans un procès de première instance qui a déjà connu un premier report. De son côté, la brigade économique de la Gendarmerie nationale de Béjaïa avait ouvert une information judiciaire au niveau des oeuvres universitaires après avoir reçu une lettre anonyme dénonçant l'actuelle direction du secteur des oeuvres universitaires de Béjaïa. Cette information n'a jamais été démentie par le corps concerné.