C'est ce 1er Novembre 2012 que la famille, les proches et admirateurs de Cheikh Hcicéne, icône de la chanson chaabi, militant révolutionnaire et figure emblématique de la culture de résistance algérienne ont pu pour la première fois se recueillir sur sa tombe nouvellement aménagée au cimetière d'El Kettar à Alger. Membre de la célèbre troupe artistique du FLN historique, les restes de celui-ci, mort et enterré à Tunis, récemment rapatriés de cette ville, ont été ré-inhumés en terre natale lors de la commémoration de la 54e année de son décès, le 29 Septembre 2012 coïncidant avec le Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie. L'Association des amis de la Rampe Louni-Arezki Casbah, le commissariat du Festival national de la chanson chaabi et l'Office national des droits d'auteur-Onda- ont ainsi rassemblé une foule imposante venue se recueillir sur cette nouvelle tombe drapée de l'emblème national et qui a été découverte à l'assistance dans une symbolique générationnelle expressive incarnée en la circonstance par le chanteur chaâbi de renom, Boualem Rahma, un vétéran de la scène artistique des années soixante et un jeune membre de l'Association Anadhi «La recherche et la mémoire» de Tizi Ameur, village des parents de Cheikh Hcicene qui compte de nombreux jeunes adeptes. A travers une communion de pensée collective de grande émotion, une rétrospective de la vie du défunt et de son parcours certes bref, mais fécond a été magistralement revisitée par l'écrivain musicologue Abdelkader Bendameche, relayé par l'auteur de ces lignes qui a mis en exergue la nécessité impérieuse de pérenniser les repères mémoriels du patrimoine historique et culturel de la Révolution algérienne en direction des générations montantes. Le fait notable a été aussi la jeunesse motivée présente à l'évènement en nombre considérablement encourageant aux cotés de ses aînés parmi lesquels des personnalités de la communauté artistique et culturelle a l'instar de plusieurs chanteurs et comédiens du Théâtre national algérien. Dans un silence de recueillement religieux, une oraison funèbre de grande solennité a été prononcée par l'imam qui, élogieusement, a évoqué les valeurs humaines du grand disparu et le contexte historique de son retour a la mère patrie qui constituera ainsi un repère pour la postérité et les générations futures. Sous une salve vibrante de youyous et d'applaudissements chaudement nourris, un portrait d'art photographique de Cheikh H'cicene dans la tendre jeunesse de ses vingt ans a été exposé sur la tombe du défunt face à une assistance émue et admirative. Pari tenacement tenu, ardents voeux exhaussés, Cheikh H'cicene, après une très longue absence de plus d'un demi-siècle, reposera maintenant et à l'éternité à El Kettar, le cimetière des aïeux qui surplombe majestueusement le bleu de la mer inondé par le soleil sonore d'Alger. [email protected]