Samedi dernier, l'association des amis de la rampe a rendu, pour la première fois, un hommage particulier à l'occasion du 55e anniversaire du décès d'un des maitres de la chanson chaâbi, Hadj M'rizek, disparu dans la nuit du 11 au 12 février 1955. Cette commémoration a débuté dans la matinée par une cérémonie de recueillement au cimetière d'El-Kettar où l'artiste repose. Elle a été suivie d'un récital de musique chaâbi interprété à partir de 14h, par les lauréats du premier prix des festivals de la chanson chaâbi des éditions 2006 à 2009, à la salle Ibn Zeydoun de l'office de Riad El feth (OREF), Alger. Placée sous le signe « Une légende et une œuvre ressuscitées, un legs et un repère pour la jeunesse », cette programmation est appuyée d'une projection de synthèses iconographiques collectées par l'association auprès des proches du défunt chanteur, suivie de témoignages mettant en exergue le brillant parcours artistique de l'artiste Hadj M'rizek. Dans ce sillage, le président de cette association, Lounis Aït Aoudia nous apprend qu'un CD de Hadj M'rizek est sorti déjà au mois de septembre dernier. Cet opus regroupe dix chansons que cet innovateur de la chanson hawzi a su en préserver toute l'authenticité. Puisque, "Hadj M'Rizek a apporté du nouveau à ce genre musical et ce, dans l'interprétation, qui lui est propre. "Son œuvre a été relevée par deux qualités artistiques essentielles : il s'agit de la clarté de l'expression verbale ainsi que son sens inné du rythme", a indiqué à l'APS, M. Bendamèche, musicien, musicologue et commissaire du Festival de la chanson chaâbi (chant populaire), institution qui a déjà honoré la mémoire de ce chanteur parti à la fleur de l'âge, 43 ans seulement. Hadj M'rizek chantait un chaâbi "msenaâ" (classique) mais son originalité résidait dans le fait qu'il chantait simplement. Il n'était pas "très technique" dans sa façon de chanter et c'est cela le secret de son succès", a relevé, lui aussi pour l'APS, le musicologue, Nacer Eddine Baghdadi. Pour sa part, Lounis Aït Aoudia revient encore sur la grande popularité de cet artiste très jovial et "d'une grande élégance, très sollicité pour animer les fêtes familiales organisées dans la séculaire Casbah". Cette démarche « est un appel à la mémoire visant à faire connaître à la jeune génération l'œuvre de cet enfant de la Casbah. Ainsi, nous participerons à sauvegarder notre patrimoine culturel immatériel ». Il lancera, par ailleurs, un appel aux responsables concernés afin d'agir pour la « revalorisation » d'un des plus beaux sites maritimes de la Méditerranée, à savoir la cité millénaire, la Casbah.