Des dizaines de familles de disparus ont organisé, avant-hier, un rassemblement au niveau de la Grande-Poste à Alger, à l'occasion du 58e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954. Les manifestants qui ont répondu à l'appel par l'association SOS Disparus ont brandi des pancartes et des portraits des victimes de disparitions forcées et scandé des slogans pour exiger la vérité et la justice. «Elles étaient une soixantaine de familles de disparus, ainsi que des militants des droits de l'homme, des associations et même des chômeurs qui se sont rassemblés pour célébrer à leur manière le 1er Novembre», a indiqué Hacène Ferhati, frère d'un disparu et membre fondateur du collectif SOS Disparus. Le même responsable a ajouté que les protestataires réclament «haut et fort» la vérité sur le sort de «nos proches disparus» et des «réponses pour qu'on puisse vivre normalement et faire le deuil afin de retrouver la paix». M.Ferhati ajoute: «On sait très bien qu'il y a des disparus qui sont toujours en vie alors on demande de nous donner les adresses de nos proches en vie.» Il déplore que le gouvernement ne prenne pas en considération leur demande. M.Ferhati rappelle également, le combat des familles victimes de disparitions forcées pour «découvrir la vérité sur le sort de leurs proches». «Les familles des victimes ne se sont jamais résignées et elles n'ont jamais cessé de mener des combats pour retrouver leurs parents disparus», a-t-il encore souligné. Cela étant, le choix des familles des disparus de manifester le jour de la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération porte une symbolique à part. «Les familles, les mères et les pères des disparus ont pratiquement tous participé a la guerre de libération», a tenu à souligner M.Ferhati. «Alors que partout l'on fête cette année le cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie voici comment on récompense ces vieux et vieilles qui ont libéré l'Algérie... et qui ont vu leurs enfants disparaître dans leur Algérie indépendante», conclut-il. Dommage...