Les familles des disparus ne cessent de lutter pour exiger des enquêtes approfondies et impartiales. Les familles des disparus de la tragédie nationale ont tenu, hier, un rassemblement au niveau de la place de 1er-Mai à Alger pour demander la vérité sur le sort de leurs fils. Cette manifestation a été organisée par l'association SOS disparus et le Collectif des familles des disparus en Algérie (Cfda) à l'occasion de la 28e Journée internationale des disparus. «On célèbre chaque année cette date avec un rassemblement pour rappeler aux autorités que le dossier des disparus ne sera jamais fermé sans la vérité et la justice», déclare Ferhati Hacène, membre de SOS disparus. Notre interlocuteur a dénoncé le harcèlement dont ont fait l'objet les familles des disparus. «Le harcèlement est devenu quotidien, mais ni les harcèlements ni les indemnités ne nous font peur», a-t-il martelé. Preuve en est, M. Ferhati a rappelé que 25% des familles des disparus (environ 2000 familles) ont refusé les indemnités, exigeant la justice et la vérité.Parmi ces familles, l'on cite celle de Saâdeddine qui habite dans le quartier Beau-Fraisier à Alger, qui a vu disparaître sa fille Samia le 7 septembre 1997 avec son fiancé. Depuis, sa mère remue ciel et terre pour la retrouver, croyant dur comme fer que sa fille est toujours vivante. Hier, Mme Saâdeddine était parmi les manifestants à la place du 1er Mai. Brandissant la photo de sa fille, âgée au moment des faits de 16 ans, cette mère ne perd pas espoir de voir revenir un jour ou l'autre sa fille et son fiancé. «Ils étaient dans la camionnette lorsqu'ils ont disparu. Le véhicule a été récupéré à Bouzaréah (...)», a-t-elle raconté. «On ne pardonne jamais, je veux qu'on me rende ma fille. Elle est vivante, qu'ils la relâchent. On n'a pas demandé l'Algérie, je n'ai pas de logement, je n'ai rien et je ne demande que ma fille comme tous gens-là ne demandent rien, que ces leurs fils», a-t-elle ajouté avec émotion.Les manifestants, des vieilles femmes pour la majorité, brandissant des portraits de leurs fils disparus, des pancartes dénonçant les disparitions ont scandé des slogans pour exiger justice et vérité.«Ensemble contre les disparitions forcées dans le monde, Pourquoi avez-vous peur de la vérité?», lit-on sur certaines pancartes. Les slogans de ces familles donnent simplement des frissons. «Nos fils sont notre affaire, rien ne nous fera peur», «On ne fléchit pas, on ne se taira pas, pour nos fils jusqu'à ce que nous trépassions», «A l'arrivée de l'Aïd, on nous prive de nos enfants». «Ramenez-nous nos enfants, laissez-nous rentrer chez-nous», «Jeûneurs, mais debout pour nos enfants, nous nous sacrifions», ou encore «Ya Nezzar, ya djezzar, vous avez volé nos enfants de nos maisons», sont entres autres slogans scandés à tue-tête par les parents des disparus.En définitive, il est à souligner que les familles des disparus ne cessent de lutter pour que des enquêtes approfondies et impartiales soient menées pour les retrouver.