L'association «SOS disparus» a réclamé hier, lors d'un rassemblement tenu à la place du 1er mai à Alger, «vérité et justice» et la fin du harcèlement judiciaire à l'occasion de la Journée mondiale des disparus. Les familles des disparus qui avaient l'habitude de se rassembler chaque mercredi devant le siège de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) étaient hier au rendez-vous à la place du 1er mai pour rappeler leur détermination «à connaître la vérité sur le sort des leurs. «Ratifiez la convention sur les disparitions forcées», pouvait-on lire sur une des banderoles brandies par la cinquantaine des manifestants présents sur les lieux qui scandaient «Nos enfants sont notre cause. Rien ne nous fait peur, rien ne nous arrêtera». L'association SOS disparus a enregistré, selon sa présidente Mme Fatiha Yous, plus de 8000 dossiers. «Les familles de ces disparus veulent la vérité. S'ils sont morts, nous voulons leurs ossements pour les enterrer et faire notre deuil une bonne fois pour toutes», a-t-elle déclaré, alors que Hacène Ferhati membre de la même association a tenu à dénoncer «le harcèlement judiciaire» dont sont victimes ces familles depuis deux mois. Selon lui, ces familles sont harcelées afin d'accepter les indemnisations accordées par l'Etat contre… un certificat de décès. «J'ai été convoqué et on m'a demandé d'accepter l'indemnisation. Ceux qui acceptent reçoivent de l'argent (1 700 000 DA), un certificat de décès mais pas la vérité», a-t-il affirmé, précisant qu'un peu plus de 60% des familles ont accepté les indemnisations, contrairement à Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH, qui affirmait déjà en 2008 que 97% des familles ont accepté les indemnisations. M. Ferhati affirmera même que parmi ces 60% de familles, plusieurs d'entre elles qui ont reçu l'argent et les certificats de décès «réclament toujours la vérité sur leur proches». Selon le collectif des familles, les disparus seraient au nombre de 8000. Pour rappel, ces mêmes personnes accusées d'être à la solde des étrangers comptent déposer une plainte pour crime contre l'humanité auprès des instances internationales.