La 5e édition du Salon d'automne organisé au Palais de la culture Moufdi-Zakaria qui se tient du 31 octobre 2012 au 31 janvier a rassemblé diverses oeuvres d'arts plastiques, sculpteurs, peintres ainsi que des photographes en provenance de plusieurs wilayas d'Algérie. La directrice du Palais de culture, Méhadjia Bouchentouf, a inauguré cet évènement culturel mercredi à la galerie Baya. La responsable a évoqué, lors d'une déclaration à la presse que depuis la première édition du Salon, «plus de 300 artistes, majoritairement de l'intérieur du pays, ont eu la possibilité d'exposer leurs oeuvres à Alger et pu faire connaître leur art», estimant que le Salon d'automne était devenu une «référence» pour tous les jeunes artistes qui veulent faire connaître leurs travaux. 58 artistes et des penchants artistiques variés ont imprégné le Salon d'automne. Un paysage éclectique conçu d'expressions allant de formules abstraites, cubiques, jusqu'à la calligraphie et l'art numérique. Les oeuvres ont bénéficié d'une répartition plutôt harmonieuse avec certaines sculptures mises en évidence. De jeunes artistes autodidactes ou issus d'écoles des beaux-arts ont présenté différents styles et tendances avec des techniques diverses. Des plasticiens, calligraphes, peintres et photographes jeunes pour la plupart, mais avec une production néanmoins assez importante. Ils ont accepté l'invitation du Palais de la culture, afin de relever le défi et faire jauger leurs oeuvres sous le regard du public, des amateurs et d'autres artistes. Cette exposition est marquée par la forte présence des artistes de Béjaïa qui ont répondu en masse à l'appel, avec quelques artistes de Tizi Ouzou, Oran, Alger, et malheureusement plus faiblement pour le reste du territoire national. Un avantage pour la wilaya de Bédjaïa qui connait un essor artistique et culturel étant donné l'apparition d'une génération et d'une école d'artistes enthousiastes. Les artistes-peintres se sont également exprimés sur divers aspects (peinture à l'huile sur toile, pastel, aquarelle, peinture acrylique). On retiendra d'ailleurs des tableaux à la beauté palpable et captivante telles les peintures sur toile de Saïbi Zohra ainsi que celles de Saâdane Mohamed qui s'est exprimé quant à lui avec de l'acrylique sur toile notamment l'oeuvre «Femme à la cuisine». Dans le domaine de la sculpture, on évoquera le travail incisif de Boutrif Younès avec «L'Acrobate-abeille» et Bouchebbah Salah «Le dos plein» rappelant curieusement les figurines anthropomorphiques de l'art cycladique originaire de la Grèce antique. En ce qui concerne la photographie, Belahsen Ouali s'est illustré avec une belle photographie de minarets que surplombe par un envol de pigeons, près de son confrère Haddadou Nadir «Le café des artistes». Des productions qui ont réussi à subjuguer le public, en concédant une certaine attraction proposée par leur travail, avec éloquence et prudence relevant du don chez certains artistes à l'image du jeune calligraphe, amateur de Street art, Hidouche Abdelghani et ses deux productions «Kenza» et «Asmaa». D'autre part, on est forcé de constater que certaines oeuvres exposées se sont présentée malheureusement sous une certaine forme naïve, bien maladroite. Des collages tantôt hasardeux, du plagiat inconsidéré pour les peintures de Monet, et des formes abstraites malintentionnées, ainsi que certaines photographies, esthétiquement solvables, mais au demeurant sans fond ni aucune vision. Des oeuvres qui, en dépit de leur qualité ont été acceptées généreusement au sein de la galerie dans un souci d'encouragement avant tout. Cependant, il est à noter que les organisateurs d'une galerie d'art doivent manifestement impliquer une certaine exigence dans le choix des oeuvres à exposer. Un choix qui n'exclut pas forcément toutes formes d'oeuvres quelque peu maladroites et s'avérant bien plus prometteuses, tels que pourraient les juger le public et les critiques d'art. Le regard traînant dans la galerie Baya peut donc se réjouir de faire de belles découvertes. Une invitation du Palais de la culture qui en est à sa cinquième édition en vue de continuer à promouvoir des artistes algériens et d'en faire découvrir non sans surprise à travers leurs oeuvres des perles, ainsi que d'autres suscitant des interrogations inattendues, notamment sur ce que recèle le pays comme artistes et le créateurs anonymes. Assurément, une envie de découvrir d'autres talents sur l'ensemble du territoire national. La directrice Méhadjia Bouchentouf a rappelé l'importance de la découverte des jeunes talents. Elle a également affirmé que l'objectif de cette rencontre culturelle annuelle, lancée en 2008, était de soutenir et d'encourager la création artistique. Des sculptures seront présentées au large public à la galerie Baya du palais pendant trois mois.