Un militant au long cours Il était considéré comme un grand résistant... Même lorsqu'il fut arrêté et condamné à 17 ans de prison, Mazouzi a fait preuve de beaucoup de courage, en restant égal à lui-même. On le présente comme le plus vieux prisonnier algérien durant l'époque coloniale. Certains n'ont pas hésité à le comparer à l'ancien président sud-africain Nelson Mandela qui a passé 17 ans de sa vie en prison avant d'être libéré par ses bourreaux. Mohand Saïd Mazouzi n'a rien à envier à cette figure illustre de la résistance contre l'apartheid. Comme lui, c'est un grand résistant qui a consacré sa vie au service de son peuple et du droit. Militant de la première heure, le jeune Saïd se fait vite repérer grâce à son dévouement et son engagement aux côtés des patriotes qui luttent en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Le destin a voulu qu'il ne participe pas au déclenchement de la Révolution. Lorsque le 1er Novembre éclate, Mohand Saïd Mazouzi se trouve en prison où il purge une lourde peine. Arrêté le 15 septembre 1945, au lendemain des manifestations tragiques du 8-Mai-1945, il apprend, à partir de sa prison, que ses compagnons de lutte sont passés à l'action et que bientôt ils libéreront le pays, en chassant l'occupant. Continuant son combat, il organise, en compagnie de quelques militants, la résistance au sein des prisons, en remontant le moral des prisonniers et en préparant et incitant ceux ayant purgé leur peine à rejoindre la Révolution. Invité, samedi, du forum d'El Moudjahid, M.Mazouzi a lancé un émouvant appel aux jeunes qui doivent être fiers de leur pays, dit-il. «Vous devez être fiers de votre pays et vous devez accepter de vous sacrifier pour votre patrie.» Citant l'exemple des moudjahidine qui se sont sacrifiés pour la Révolution, l'invité du forum, exhortait les jeunes d'être fiers d'appartenir à la nation et au peuple algériens. Apportant son témoignage, le militant Omar Boudaoud dira, en substance: «Mohand Saïd Mazouzi a scellé son destin à celui de l'Algérie.» C'est-à-dire qu'il ne profita pas des mesures de grâce et de l'amnistie ordonnée en faveur des détenus condamnés pour droits d'opinion ou des crimes et des délits de droit commun. Mazouzi ne sera libéré qu'à l'indépendance de l'Algérie après avoir purgé 17 longues années de prison qui n'ont réussi à altérer ni sa conviction, ni son courage. Sacré Mohand!