Donnez-nous votre argent, vos armes, vos conseils et votre aide diplomatique et matérielle mais «pas touche!» au reste. Poussée en avant, soutenue massivement et de manière multiforme par l'Occident, les pays du Golfe et la Turquie, l'opposition «syrienne» (dont la majorité de sa composante vit en exil - depuis plusieurs décennies pour certains de ses membres) fait donc la fine bouche et se cabre à la moindre remarque de ses soutiens. Les «opposants» syriens, il ne fait pas de doute, rêvent éveillés, qui croient que tous les efforts conjugués depuis des mois par Washington, Doha, Ankara et Riyadh - en sus d'énormes investissements financiers, matériels, militaires et logistiques - n'auront été faits que pour promouvoir une improbable démocratie ou mettre au-devant de la scène politique mondiale des personnes sorties du néant. Washington, qui s'est rendu compte de l'inanité de ses efforts à mettre sur pied une opposition crédible, a voulu recadrer ses objectifs en demandant à l'opposition de «s'élargir» à d'autres personnalités, notamment celles de l'intérieur, totalement ignorées par des opposants qui n'ont quasiment plus de liens avec la Syrie. Ainsi, «l'opposition» extérieure qui considère les opposants demeurés au pays comme manipulés par le régime ou à sa solde, refuse que celle-ci soit intégrée dans le mouvement né des reliquats d'un prétendu «printemps arabe». En fait, «l'opposition» politique qui veut «chasser» Bachar Al Assad du pouvoir n'est qu'un ramassis hétéroclite d'hommes aigris qui n'ont pas compris la chance qui s'offrait à la Syrie lorsque eurent lieu les premières manifestations, même si le soupçon demeure qu'elles furent initiées de l'extérieur ou reçurent un coup de pouce de l'étranger. De fait, le Qatar qui, dès les prémices de la crise syrienne exigea le départ du président Assad, n'a jamais caché un soutien sans équivoque à une rébellion dominée par des djihadistes. La désunion que montre l'opposition et singulièrement ce que l'on nomme «Conseil national syrien» (CNS) excipe d'une organisation artificielle qui s'est trouvée du jour au lendemain, projetée au-devant de l'actualité syrienne et internationale. C'est à juste titre que, forte du soutien de l'Occident et des pays du Golfe, cette «opposition» s'est montrée maximaliste exigeant ni plus ni moins le départ de Bachar Al Assad quand celui-ci s'est montré disposé à discuter du devenir de la Syrie avec elle. Cela ne s'est vu nulle part dans le monde des insurrections et/ou rébellions sommer un pouvoir légal - fut-il accusé de dictature - de céder sans autre forme de procès son autorité. Ce que demande à Assad une opposition tiraillée par ses contradictions et peu vraisemblable aux yeux de tout analyste sérieux et impartial. D'ailleurs, à qui Assad pourra-t-il bien remettre le pouvoir - si une telle idée lui venait - alors que cette «opposition» ne dispose d'aucun leadership? Aussi, comment une «opposition» aussi composite, formée de bric-à-brac, qui tire à hue et à dia et n'a aucun pouvoir sur les combattants - dont nombre d'entre eux sont des déserteurs, des mercenaires et des djihadistes islamistes importés des pays arabes ou musulmans, notamment de Libye - peut-elle contester les observations - pertinentes en fait - faites par ses «amis» américains. Si ces «amis» de la Syrie, (comme ils se nomment), estiment peu crédible une opposition tellement haineuse - qui cherche surtout à se venger de la famille Al Assad - qu'elle est prête à détruire la Syrie, que dire des pays équitables qui se désolent de ce qui se passe dans ce pays? L'aveuglement est tel, qu'un Burhan Ghalioun - qui quitta la Syrie en 1969, il y a plus de quarante ans - n'hésite pas à accuser: «Les Américains nous ont lâchés depuis le début de la révolte!». Rien que ça! Les Stingers - de redoutables missiles US - offerts généreusement aux rebelles par les Américains ce sont donc des «bâtons de bois» lesquels mettent efficacement en difficulté l'armée syrienne? Voilà des gens qui n'ont même pas la reconnaissance du ventre. Ledit «CNS» est encore allé plus loin en accusant les Etats-Unis de «vouloir le remodeler pour l'amener à négocier avec le régime». Cela démontre qu'il n'y eut jamais de «printemps» en Syrie et que tout ce qui s'y passe à été provoqué et monté de toute pièce. Cqfd.