Les internautes font campagne contre les élections Des pages et des groupes ont été créés sur Facebook avec le même objectif: inonder les murs avec des portraits des candidats. Alors que sur le terrain, la campagne électorale peine à décoller, les partis politiques prennent d'assaut la Toile. Un bon raccourci pour échapper à l'indifférence des électeurs. A l'aide d'une souris et en titillant les touches de leurs claviers à longueur de journée, des militants tentent de réinventer une Algérie qui vote. Mais hélas! ce n'est que du virtuel cette campagne électorale pas très «Net». Bien avant son lancement officiel, les militants de différents partis prenant part aux prochaines élections municipales se sont mobilisés pour l'événement. Des pages et des groupes ont étés créés sur Facebook, avec le même objectif: inonder les murs avec des portraits de leurs candidats. «De nos jours les moyens de communication modernes comme les réseaux sociaux sont devenus incontournables pour toute campagne y compris électorale», explique un militant d'un parti qui trouve «normal» d'inonder la Toile par les affiches et slogans de sa formation. Comme quoi, ces militants tentent de convaincre les Algériens à élire leurs candidats... de la façon la plus confortable et économique qui soit! A défaut d'un militantisme de terrain, on assiste à une nouvelle forme d'«activité» politique. Autres temps autres moeurs? Dans les QG de certains partis politiques, des groupes de jeunes s'affairent derrière leurs micros pour faire connaître leurs candidats. Ces partis politiques ciblent les internautes algériens, sauf que ces mêmes internautes sont essentiellement des jeunes. Or, selon de nombreux études et sondages, les jeunes Algériens μne sont pas très portés sur la politique. Et, ils le font savoir à chaque clic! Plus frappant encore, les internautes font campagne contre les élections. C'est du moins ce qui ressort des commentaires de ces jeunes. «Les politiques nous prennent pour des idiots or... ils se trompent. Aucun parti n'est présent réellement dans la vie quotidienne des Algériens. C'est facile d'inonder la Toile avec des affiches et autres slogans classiques et trompeurs... ça reste toujours du virtuel pour eux qui confirment qu'ils ne sont en fait que virtuels aux yeux des Algériens», affirme Salim, un habitué des réseaux sociaux. «Le militantisme.» Voilà un mot complètement vidé de sa sève. «Le militantisme doit être au quotidien mais Internet et Facebook sont tout de même des outils importants pour vulgariser son discours et ses activités», estime Karim responsable de structure au FNA. «Les partis font recours aux réseaux sociaux à défaut d'affronter les électeurs dans les villages et les quartiers» Mais là encore les avis divergent. Car pour d'autres, «mener une campagne sur le Net n'aura aucun impact sur les potentiels électeurs. Tout comme celle menée d'ailleurs sur le terrain. Cette technique est certes novatrice mais je peux parier qu'elle n'apportera jamais ses fruits car les internautes ciblés, dont la plupart sont des jeunes, n'accordent aucune importance à ce genre de rendez-vous et ne font plus confiance aux candidats qui leur promettent monts et merveilles....», indique Sofiane, un jeune diplômé en sciences politiques. «C'est une stratégie à effet boomerang dans la mesure où tous ces candidats ou militants des causes rentables se font tourner en dérision par ceux à qui ils s'adressent», explique un observateur au fait de l'évolution des réseaux sociaux en Algérie. «A voir certains commentaires on se rend vite compte que les élections n'intéressent pas cette frange qui cherche d'abord à vivre autrement que de promesses», poursuit le même observateur.