Un important dispositif de contrôle a été déployé le long des frontières ouest. Des barrages fixes des services de sécurité et des unités motorisées patrouillent le long d'un vaste parcours qui englobe les localités de Marsa Ben M'hidi, Bab El Assa pour s'étendre jusqu'à El Bouihi et El Kasdir (nord de la wilaya de Naâma). Ces mesures, selon les habitants de cette région, ont réduit considérablement l'activité des contrebandiers obligés de faire preuve de témérité et d'ingéniosité pour éviter les points de contrôle. Le marché de Zouiya, connu pour être un pôle commerçant, connaît ces derniers jours une crise puisqu'il est mal approvisionné depuis au moins deux semaines. D'ailleurs, des sources affirment que d'importantes saisies de produits de contrebande ont été réalisées au cours de ces derniers jours. On raconte même que cette situation a provoqué une crise aiguë chez les vendeurs marocains de carburants qui s'approvisionnaient auprès de contrebandiers algériens. Pour bon nombre d'observateurs, ces mesures entrent dans le cadre d'un meilleur contrôle de cette zone, objet de toutes les convoitises. Les terroristes et les contrebandiers ont fait de la région un atout important dans leurs activités. Il y a moins d'un mois, les forces combinées avaient passé au peigne fin une bonne partie des monts du Mizab et djebel Asfour dans la wilaya de Tlemcen pour déloger des terroristes qui avaient fait jonction avec des réseaux de contrebande pour s'approprier le marché de la drogue et celui de l'émigration clandestine. Les forces de sécurité avaient réussi à arrêter le développement d'une organisation que des barons de la contrebande avaient commencé à monter avec des terroristes revenus du Maroc. Ce grand coup des forces de sécurité avait contrarié les plans de certains groupes d'influence implantés en Algérie et au Maroc, suscitant même une réaction violente pilotée par une organisation jusque-là inconnue, le front pour la libération des territoires marocains de l'Est, qui avait, depuis le début de l'année 2003 fixé un ultimatum à l'Algérie sommée de restituer les territoires qui vont de Tindouf et Marsa Ben M'hidi. L'annonce de la tenue d'un congrès extraordinaire de l'UMA à Alger a poussé, selon bon nombre d'observateurs, l'Algérie à montrer sa disponibilité à oeuvrer pour une meilleure surveillance de ses frontières avec le Maroc. Une preuve de bonne foi, estiment nos sources qui précisent que le palais royal continue de laisser sa «façade Est» en jachère à la merci des producteurs de drogue et des réseaux de l'émigration clandestine qui alimentent les enclaves de Ceuta et Mellila. Même l'apparition du terrorisme au Maroc et l'activisme des groupes de la Djihadia Essalafia n'ont pas poussé le palais à se montrer coopératif dans le domaine de la sécurisation des frontières communes avec l'Algérie. Les signaux de bonne volonté émis par Alger se semblent pas avoir touché les Marocains qui continuent de faire la sourde oreille en laissant en l'état ses territoires de l'Est où sévit la loi des tribus et du makhzen.