Par leur jeu ingénieux et leur volontarisme, ces footballeurs d'exception ont prouvé que l'Afrique pouvait changer sa destinée sportive. Parmi eux, les deux anciens internationaux algériens, Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi, qui ont été retenus dans cette liste. Les ex-stars de l'Equipe nationale algérienne des années 80 ont marqué leur époque par leurs talents et leur riches carrières. Rabah Madjer restera dans le panthéon du ballon rond pour un geste technique de légende qui porte dorénavant son nom. Un geste particulier et audacieux effectué dans un match à grand enjeu. En laissant filer un ballon entre ses jambes pour ensuite effectuer une talonnade et marquer le but lors de la Coupe des clubs champions de 1987 avec son club du FC Porto du Portugal contre le Bayern Munich. Après des débuts prometteurs à Alger, au Na Hussein Dey, le «chasseur de buts» est recruté par le RC Paris qui évolue en seconde division. Ballon d'or africain en 1987 et meilleur buteur de la Ligue des champions de l'UEFA en 1988, Rabah Madjer a été également vainqueur de la Supercoupe d'Europe en 1987, de la Coupe d'Afrique des Nations en 1990 et de la Coupe afro-asiatique des Nations en 1991. Ce technicien de génie compte de nombreuses distinctions en Algérie, il a honoré 87 sélections. Il a marqué 31 buts sous le maillot national. Madjer s'est aussi particulièrement illustré au cours des deux Coupes du monde auxquelles il a participé en 1982 et 1986. En marquant notamment le premier but face à la RFA (République Fédérale d'Allemagne) en 1982. Madjer est devenu sélectionneur national en 1994. Malgré son aura, les Fennecs ne parviennent pas à se qualifier pour le Mondial 1994 et la CAN (Coupe d'Afrique des Nations). Quant à Lakhdar Belloumi, il est considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps et le quatrième meilleur joueur africain de tous les temps après George Weah, Roger Milla et Abedi Pelé. Ballon d'or africain en 1981, meilleur buteur du championnat d'Algérie, en 1978, meilleur buteur des Fennecs d'Algérie de la CAN 1988 au Maroc, avec Roger Milla, Gamal Abdel-Hamid et Abdoulaye Traoré. L'Algérien est le premier à réussir ce qu'aucun autre Maghrébin avant lui n'avait pu: conquérir les coeurs de toute l'Afrique subsaharienne. «Je me souviens que mon surnom sur les stades était Belloumi dans les années 1980, lorsqu'on jouait les matchs interclubs chez moi à Tanguiéta, au fin fond du Bénin. Vous vous rendez compte du pouvoir du talent. On ne triche pas avec et il n'y a pas de racisme possible avec. Les dirigeants africains devraient s'en inspirer dans la gestion des affaires du continent», confie un journaliste.