La fin justifiant les moyens, quelques jeunes amateurs essayent tant bien que mal de raviver la flamme. En vain. Depuis la fin du mois de Ramadan, et après les quelque tentatives déployées çà et là, pour redonner un semblant d'animation culturelle à la cité des Hammadites, le rideau semble s'être baissé sur ces dernières. En effet, aucune activité artistique n'est venue mettre fin à la léthargie dans laquelle semble plongé le domaine culturel à Béjaïa. La fin justifiant les moyens, quelques jeunes amateurs essayent tant bien que mal de raviver la flamme. En vain. La musique moderne dont ils font les éloges, n'intéresse pas les familles béjaouies, enclines plutôt à la musique plus sage du hawzi, chaâbi et autres variétés plus appropriées à leurs soirées. En dehors de la musique, le Théâtre régional de Béjaïa (TRB), qui avait habitué son public aux pièces de théâtre, et à l'art dramatique sous toutes ses formes, se fait quelque peu oublier, d'autant plus que son directeur, M.Tahar Arezki, est hospitalisé depuis un certain temps, donc dans l'incapacité de donner une impulsion aux activités de son institution. Et pourtant, plus d'un Béjaoui avait apprécié les quelques prestations programmées lors des soirées ramadanesques. Hélas, fini ce mois, l'absence culturelle s'est fait ressentir. La même chose est observée du côté de la cinémathèque et de la maison de la Culture. Que font donc les responsables de ces institutions? Qu'attendent-ils pour remettre le train sur les rails, et redorer le blason artistique de la ville? Un blason qui pourtant n'a pas à rougir de ses origines. Du haut de la terrasse de la place Gueydon, les jeunes oisifs contemplent l'horizon lointain. C'est un rêve inaccessible, mais quand même un rêve qui prend forme dans leur imagination à chaque fois qu'un car-ferry accoste. Ils sont nombreux à faire de leur journée vide, un point de départ vers les fantasmes les plus fous. «Au moins si on avait une bibliothèque municipale ou un centre culturel, nous dira Omar, nous passons nos journées soit sur la terrasse de la place Gueydon, adossés à sa balustrade, soit dans les cybercafés, et encore, de ce côté-là non plus ce n'est pas gai. Vous imaginez à 60 DA/l'heure ! nos jeunes chômeurs ne peuvent vraiment pas se permettre cette folie...» Oui, cela aussi se comprend. Béjaïa brille par son passé, mais le présent demeure morose. La vieille ville toujours belle et altière attire comme un aimant. Seule consolation peut-être pour ceux qui veulent encore faire un pèlerinage dans leurs anciens quartiers. Question de couper avec la monotonie, et de revoir quelques copains. En dehors de cette occupation, rien ne vient entraver leur quotidien morose... A bon entendeur, salut !