Depuis le début du Ramadan, Béjaïa, qui souffrait déjà d'un vide culturel énorme, se voit confinée dans une monotonie sans pareille. Que ce soit au centre-ville ou dans les petits quartiers, l'animation culturelle bat de l'aile. Pourtant quelques salles privées se sont hasardées à programmer quelques soirées pour jeunes. Le «rai» prédominant, les familles boudèrent en quelques sortes ces soirées, préférant flâner en ville, et préparer l'Aïd. Les damnées, une pièce de théâtre proposée par le TR Béjaïa attira plus ou moins un public amateur des planches. Cette pièce, la seule pour le moment qui semble «présente», n'a pas eu le succès escompté d'après des spectateurs. Malgré tout, et contre vents et marées, le TRB essaye de maintenir le cap, en illuminant ces soirées ramadanesques, permettant ainsi rencontres, débats et échanges d'idées entre les gens du métier. «Même les jeux d'autrefois n'ont plus lieu, nous dira une vieille femme nostalgique... Dans le temps la loyale occupait nos soirées, et le jeu du fel faisait la joie des voisinages... aujourd'hui c'est plutôt la parabole qui attire... la preuve même les habituelles animations culturelles durant le Ramadan ont complètement disparu cette année.» Du côté des jeunes, c'est la traditionnelle place Gueydon qui semble attirer «la tchi-tchi» de Béjaïa. Entre thé, «qalb el louz» et partie d'échecs, la soirée se déroule quand même dans une ambiance bon enfant. Ramadan 1422, à Béjaïa est bien loin des années précédentes. Peut-être aussi que les événements qu'a connus la wilaya ont largement influé sur le côté culturel. En tout cas ; espérons que cette dernière semaine sera bien plus animée et qu'un souffle de vie pourra réanimer ce domaine agonisant et pourtant névralgique dans un berceau de culture et de savoir comme la cité des Hammadites.