La ville de Boghni souffre du manque d'animation et d'activités culturelles. Contrairement aux années précédentes, l'animation culturelle dans cette région se résume à quelques manifestations sporadiques, ponctuelles et sans succès. A présent, cette ville qui abrite près de 17 000 habitants est plongée dans une profonde léthargie. Cette situation de marasme culturel que connaît la paisible localité de Boghni s'explique par de multiples raisons. D'abord les associations culturelles et les troupes théâtrales, nées au lendemain de l'ouverture démocratique, qui sont aujourd'hui confrontées à d'énormes problèmes, notamment le manque de moyens financiers et matériels lesquels ont été un facteur influent qui les a contraintes à mettre les clefs sous le paillasson et cesser toute activité. L'autre raison, ayant incontestablement accentué la léthargie de l'activité culturelle, reste l'inexistence d'espaces culturels et de loisirs. La localité ne compte aucune infrastructure pouvant accueillir les jeunes pour se distraire ou exercer des activités culturelles. En effet, la salle de cinéma Le Djurdjura était un espace de prédilection pour les cinéphiles et également pour les associations et les troupes théâtrales amateurs. Des artistes de renom, tels que Akli Yahiatène, Chérif Hamani, Ouazib Mohand Améziane, Farid Ferragui, Kheloui Lounès, etc se produisaient de manière régulière, au grand plaisir du public. Malheureusement, cet espace n'a pas pu résister aux vicissitudes du temps. Depuis trois ans, cette salle a fermé ses portes à cause de la dégradation des lieux. Ce constat amer s'est accentué davantage depuis que l'APC a décidé de la mettre en sous-location. L'autre espace digne d'être cité et qui faisait le bonheur des citoyens de toute la région de Boghni est l'ancienne salle des fêtes. Celle-ci a changé de vocation depuis belle lurette. Actuellement, cet espace fait office de salle de sport et abrite les rares activités organisées par les partis politiques. Reste la maison de jeunes qui tente tant bien que mal de meubler le vide culturel en organisant quelques activités occasionnelles. Elle apparaît ainsi telle une oasis dans un désert. Mais sa situation à la sortie de la ville pénalise les citoyens, qui souhaiteraient s'y rendre, surtout en l'absence des moyens de transport. Face à cette situation, les autorités locales restent indifférentes et manquent véritablement de dynamisme. Il apparaît clairement que la chose culturelle ne semble guère les intéresser et la culture demeure le parent pauvre. Aucune initiative aussi minime soit-elle n'est entreprise pour insuffler une nouvelle dynamique pour l'exercice de l'activité culturelle et d'animation dans cette localité. La redynamisation de la vie culturelle à Boghni nécessite beaucoup d'efforts et de mobilisation. La réhabilitation des espaces culturels demeure une priorité à laquelle les autorités locales doivent accorder une attention particulière. Boghni vit dans l'inertie culturelle et les citoyens s'interrogent. A quand la ville sortira-t-elle de sa torpeur ?