La cité universitaire de jeunes filles Bastos de Tizi Ouzou a été le théâtre dans la soirée du lundi à mardi, d'une explosion de gaz butane, blessant 16 étudiantes. La cité universitaire de jeunes filles Bastos de Tizi Ouzou a été le théâtre dans la soirée du lundi à mardi, d'une explosion de gaz butane, blessant 16 étudiantes. Situation explosive dans les cités universitaires, où des incidents dus aux fuites de gaz sont légion. A entendre le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, affirmant que l'université algérienne est aux standards internationaux, on se croirait sur une autre planète. En effet, six mois seulement après le drame de la résidence universitaire Bakhti-Abdelmadjid de Tlemcen, où huit étudiants étaient tués et 40 autres blessés, des suites d'une explosion de gaz, c'est au tour, dans la soirée du lundi de la cité universitaire Bastos de Tizi Ouzou, d'être secouée par une explosion de gaz butane. Selon des témoignages de résidentes rencontrées, hier, la déflagration est survenue dans une chambre située au 5e étage, où des étudiantes étaient en train de réchauffer le dîner. La déflagration a causé des blessures relativement légères à 16 étudiantes. Deux d'entre elles ont été évacuées vers le CHU Nédir-Mohamed situé à quelques centaines de mètres. Par ailleurs, hier encore les résidentes évoquaient des dizaines de cas de traumatisme psychologique causées par l'accident. L'explosion, entendue dans toute la cité, a provoqué un mouvement de panique parmi les 6000 résidentes. La proximité d'un commissariat a fait penser à un attentat à la bombe, selon des témoins sur place. A noter également, que la pratique de préparation d'un dîner dans des chambres est très courantes dans les milieux estudiantins, d'autant plus que la mauvaise qualité des repas servis au restaurant universitaire, poussent les résidents (es) à utiliser les bonbonnes de gaz butane pour faire la cuisine. Les oeuvres universitaires devraient, selon certains étudiants, réfléchir à instaurer des conditions de sécurité dans les chambres. L'existence de ces bonbonnes de gaz est un danger avéré pour les étudiants. A noter qu'au mois de mai dernier, huit étudiants ont été tués suite à une explosion due à une accumulation de gaz au sous-sol dudit restaurant suite à une fuite. Les étudiants qui étaient attablés à l'heure du dîner, ont été surpris par une forte déflagration, qui avait transformé le restaurant en un amas de ruines, tuant et blessant des dizaines d'étudiants. Suite à quoi, le parquet du tribunal de Tlemcen a ordonné de placer trois responsables des oeuvres universitaires sous mandat de dépôt. Il s'agit du directeur de wilaya des oeuvres universitaires, du directeur et du chef de service restauration de la cité universitaire contre lesquels sont retenus les chefs d'inculpation de «grave négligence» et de «défaillance dans la prise des mesures». Cependant, la responsabilité incombe-t-elle à ces simples responsables, sachant que la cité universitaire, théâtre de l'explosion, aurait due être carrément rasée, au vu de la vétusté de ses installations? Le ministre de l'Enseignement supérieur ne doit-il pas assumer sa responsabilité en présentant ses «excuses» aux familles des victimes ou à remettre sa démission? A noter que ce n'est pas la première fois que ce genre d'incidents survient. En 2008, deux jeunes étudiantes, résidentes à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane de Ben Aknoun à Alger, se sont jetées du troisième étage du bloc où elles résidaient. Elles étaient en train de préparer leur f'tour, lorsque le feu s'est déclaré dans leur chambre suite à une fuite de gaz butane. Pourtant, la plupart des responsables de cités universitaires, savent que les étudiants utilisent des bouteilles de gaz butane dans leurs chambres. Ce qui est strictement interdit par la réglementation. L'année dernière, quatre jeunes filles, résidentes de la cité universitaire d'Ouled Fayet ont été également victimes de brûlures survenues suite à l'explosion d'une bouteille de gaz. La même scène a été vécue dans la cité universitaire de Boukhalfa, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où un étudiant s'est brûlé suite à un incendie qui s'était déclaré dans sa chambre toujours à cause d'une fuite de gaz. N'est-il donc pas temps de songer à remettre à «niveau» nos cités universitaires, à commencer par l'amélioration des conditions d'hébergement et de restauration? C'est la meilleure façon d'éviter une utilisation du gaz butane et autres appareils energétivores, comme les résistances.