Les trois adolescents, Gerardo, Nano et Raymundo ...Piquer de l'essence et rouler à la recherche d'un coin paisible sans adulte? Une aventure à l'issue tragique que le réalisateur guatémaltèque nous propose, à travers un film qui se veut terne et sourdement bavard. Dans le cadre des activités culturelles de l'Institut Cervantès d'Alger, le cycle cinématographique «Cinéma en construction» qui s'est tenu du 25 au 29 novembre, a présenté le film guatémaltèque (Gasolina, Essence) de Julio Hernández Cordón à la Cinémathèque d'alger. L'essence sert de carburant pour les véhicules à moteur mais, pour Julio Hernández Cordón, elle sert surtout de carburant pour le désir, l'envie, la volonté de se perdre et alimenter l'histoire de son film. Trois adolescents, Gerardo, Nano et Raymundo décident de voler de l'essence pour rouler le soir en voiture. Chaque arrêt est prétexte à une expérience, disputant leur amitié. Le film démarre assez lentement, c'est le jour, il faut en profiter, le récit ne tardera pas à plonger dans la nuit, presque la totalité du film et de l'histoire, qui seront énoncés sous une photographie floue et sombre. La nuit, univers de délivrance et occasion rêvée de faire les 400 coups, les trois jeunes quittent leurs foyers, leurs mamans ou leurs pères, pour rejoindre le «tacot». Les trois copains entreprennent de sillonner la ville et ses périphéries dans une voiture autour de laquelle quelques mouvements de grabuge semblent se passer. La voiture, une machine parfois imaginée comme un avion dans lequel les trois lurons sont filmés tels des copilotes habillés de leurs uniformes. Ils rêvent, l'espace d'un instant, atteindre le ciel. La nuit, la voiture, le voyage, armés de leurs insultes qui s'avèrent parfois sympathiques, mais sans grand intérêt. Sans une once de tension, la violence demeure muette sous une succession de bavardages incessants entre adolescents face à leur désir de fuite, leurs interrogations sur les filles. Il s'agira aussi d'un rapport conflictuel entre un père et l'un des jeunes, une rupture avec des parents préoccupés et le monde adulte et ses conseils, ainsi que l'aspect ridicule que représente l'ordre pour les trois jeunes qui n'hésitent pas à chahuter le policier. Le réalisateur n'offre pas explicitement une approche moralisante, mais laisse filmer une histoire qui s'agite un peu dans tous les sens. Gasolina impose, par contre, certaines longueurs sur les plans fixes, éprouvants et ennuyeux, il aurait été par conséquent plus souhaitable de ne pas s'attarder sur certains détails. Un voyage nocturne vers la plage, mais l'impression aussi que les jeunes avaient envie de déranger la ville bien tranquille? Le drame surgira au bout de la route, un accident achèvera les quelques petites escales, entre station d'essence, maison, salle de jeu et horizon. Le mouvement, comme une agitation d'abeille... Piquer de l'essence et rouler à la recherche d'un coin paisible sans adulte? Une aventure à l'issue tragique que le réalisateur guatémaltèque nous propose, à travers un film qui se veut terne et sourdement bavard. Le cycle «Cinéma en Construction» réservé aux films latino-américains nés d'une démarche indépendante s'achèvera avec la projection du film «Aurora Boreal, Aurore Boréale» du Réalisateur mexicain Sergio Tovar Velarde sur l'histoire d'un adolescent tourmenté du nom de Mariano, qui a décidé de mettre fin à ses jours en laissant une vidéo dans laquelle il explique les raisons de son geste.