Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, a écrit une lettre au président égyptien Mohamed Morsi, qui a récemment élargi ses pouvoirs par décret, pour lui faire part de son inquiétude et lui demander de revoir sa position. Mme Pillay exhorte le président égyptien à «reconsidérer la Déclaration constitutionnelle» publiée la semaine dernière et qui a provoqué de grandes manifestations en Egypte, a déclaré aux médias un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville. La responsable onusienne a par ailleurs, dit à M.Morsi que «l'approbation d'une Constitution, dans ces circonstances, pourrait être une mesure générant encore plus de divisions». Elle souligne par ailleurs que l'Egypte a ratifié en 1982 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Or, pour Mme Pillay, la Déclaration constitutionnelle de M.Morsi va à l'encontre de ces Pactes des Nations unies, concernant «le droit à un recours, l'accès à la justice et les garanties de l'indépendance de la magistrature».Le président égyptien Mohamed Morsi a réaffirmé jeudi que les prérogatives élargies dont il s'est doté par décret étaient «provisoires» et qu'elles ne seraient plus valides après l'adoption définitive, par référendum, de la Constitution, dont un projet a été entériné vendredi par la commission constituante.