Ils prient pour qu'il revienne à la famille des artistes. C'est ce mardi à l'auditorium de l'Enrs (radio nationale) que des artistes de renom ont tenu à rendre un grand hommage à Maâti Bachir, actuellement malade et hospitalisé en France. Ils sont venus, ils étaient tous là, même Khaled Hadj Brahim, le king, de passage à Alger pour «enregistrement». C'est que ceux qu'il a formés et lancés sur la scène artistique se rappellent de lui ; ils ont pour noms: Narjess, Chab Mami, Meriem Wafa, Hassiba Amrouche, Youcef Boukhentèche, Nadia Benyoucef. Ce sont autant de vedettes de la chanson algérienne qui lui doivent leur notoriété pour être passées un jour à «Alhane oua chabab» dont la direction revenait à Maâti Bachir. Ainsi et sur scène ils viennent de se relayer pour interpréter des airs qui rappellent le bon souvenir de leur maître dont «l'art était l'oxygène» et le «luth l'ami et le compagnon» ; le premier à s'être produit était Khaled hadj Brahim, véritable surprise, du fait de son apparition inopinée. Ce dernier tint tout de même à exprimer son respect pour «un personnage qui est toujours là et qui a bercé et ébloui mes parents» avant d'improviser «sellek el mamhoun min ardh el kifar» avec l'orchestre où le fils de Maâti, Hicham, est violoniste. Plus tard, ce fut le tour de Nardjess d'interpréter «min frak h'bibi» relayée par Meriem Wafa qui su donner toute son aura au «lahn» chaoui envoûtant. Alors que Aziouez Raïs, mandoline à la main, ne pouvait que se produire avec sa légendaire «Ghanou» et «bahr ethoufane» dans un rythme chaâbi authentique. Que dire alors de Chaâou Abdelkader, au timbre juvénile et qui chanta à merveille «lahlal edhaoui» de Maâti Bachir. Djamel Allam, quant à lui fut tout simplement sublime avec «Our etsrou a thamgharth». Ce dernier offrit en guise de cadeau à Maâti, le coffret de son dernier album qui réunit 30 ans de chansons. Notons que si l'initiative de cet hommage est le fait des artistes, le mérite en revient également à M.Zaouaoui Ben Hamadi, patron de l'Enrs, lequel vient d'ouvrir un centre culturel. Pour honorer l'oeuvre du père, du frère et de l'ami, M.Zouaoui a remis, en présence de madame la ministre de la Culture et de la Communication, Khalida Toumi, un luth artisanal à Kamel, frère de Maâti Bachir. De même qu'un tableau représentant le chef de l'Etat rendant hommage à l'artiste, fut également exposé devant les caméras de télévision, nombreuses à filmer la cérémonie. Mohamed Adjaïmi et Salim Saâdoun, présents à l'instar de nombreuses autres personnalités du monde de la culture, des médias et des arts, surent mettre beaucoup d'ambiance à la soirée qui ne manqua finalement pas de sel. Ce gala honorifique fut donc une sorte de prière pour Maâti Bachir, un homme d'abord qui a su «enrichir la chanson algérienne, tous genres confondus, à l'instar d'un bel oiseau qui survola les landes du terroir musical national tout en tissant une belle mosaïque dont lui seul a le secret», dira M.Adjaïmi. A travers ses «maquamates», Maâti Bachir a composé pour d'innombrables auteurs, tels : Slimane Djouadi, Madjid Jedidi, et Omar El Barnaoui, présents à la cérémonie. Beaucoup ont chanté donc pour lui comme Seloua, Theldja, Boukhentèche et Chaou Abdelkader pour ne citer que ceux-là, mais ses premiers partenaires furent sûrement : Saliha Essaghira, Khélifi Ahmed et Noura. Souhaitons un prompt rétablissement à Maâti Bachir qui est actuellement pris en charge pour soins médicaux en France où le fils du grand professeur Toumi ferait partie de l'équipe médicale qui veille actuellement sur sa santé.