Khaled Mechaal accueilli hier en «héros» dans la bande de Ghaza Devant une foule en délire à Ghaza, entouré des responsables du Mouvement de la résistance islamique palestinien (Hamas) qui célébrait hier le 25e anniversaire de sa fondation - coïncidant avec son retour après 37 ans d'exil - Khaled Mechaal a resitué les enjeux. Plus de 100.000 Palestiniens étaient rassemblés hier sur la place de la Katiba, dans la ville de Ghaza, pour assister aux célébrations du 25e anniversaire de la création du Hamas, en présence du chef en exil du mouvement islamiste, Khaled Mechaal. Le clou des cérémonies a été le discours qu'a prononcé M.Mechaal, arrivé vendredi à Ghaza pour sa première visite, en 37 ans d'exil, dans le territoire palestinien. Khaled Mechaal et la délégation du bureau politique en exil du Hamas, dont son adjoint, Moussa Abou Marzouk, ont pris place en milieu de journée (heure locale) en compagnie du chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh sur la tribune officielle. De part et d'autre étaient disposés les portraits géants du fondateur du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, assassiné par l'armée israélienne en 2004 et du chef militaire du Hamas, Ahmed Jaabari, tué par la première frappe de l'agression israélienne dite «Pilier de défense» du 14 au 21 novembre. C'est devant une assistance attentive, qui l'a fortement ovationné entrecouant son discours, le chef en exil du mouvement de la résistance islamique, Hamas, Khaled Mechaal, est revenu sur la situation inhérente dans les territoires palestiniens occupés, excluant hier de renoncer à l'ensemble de la Palestine mandataire et de reconnaître Israël, tout en appelant à l'unité nationale palestinienne. «La Palestine de la mer (Méditerranée) au fleuve (Jourdain), du nord au sud, est notre terre et notre nation, dont on ne peut céder ni un pouce ni une partie», a-t-il affirmé lors d'un discours à l'occasion du 25e anniversaire de la création du Hamas, à Ghaza, où il effectue sa première visite après 37 années d'exil. «Nous ne pouvons pas reconnaître de légitimité à l'occupation de la Palestine ni à Israël. Libérer la Palestine, toute la Palestine est un droit, un devoir et un but», a ajouté M. Mechaal, dont le mouvement est considéré comme une «organisation terroriste» par l'entité sioniste. «Nous sommes une seule Autorité et notre référence est l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont nous voulons l'unité», a-t-il en outre dit, en référence à l'organisation nationale palestinienne signataire en 1993 des accords d'Oslo avec Israël sur une autonomie palestinienne. «La division a été imposée au moment où certains ont refusé les élections de 2006, mais c'est du passé, aujourd'hui est un jour de victoire et de fierté», a souligné M.Mechaal, en allusion au conflit avec le mouvement Fatah fondé par le défunt Yasser Arafat actuellement dirigé par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et au boycottage international qui ont suivi la victoire du Hamas aux élections législatives de 2006. «La résistance est la bonne manière de recouvrer ses droits, de même que toutes les formes de lutte, politique, diplomatique, juridique et de mobilisation, mais aucune n'a de sens sans la résistance», a-t-il encore estimé. En décembre 2011, lors d'une réunion au Caire, Khaled Mechaal avait affirmé que les mouvements extérieurs à l'OLP, comme le Hamas et le Jihad islamique, étaient «sur la voie de l'adhésion à l'OLP» Auparavant, le chef du Hamas a pu prendre connaissance des progrès réalisé en matière militaire par la résistance. Au milieu de l'estrade, accueillant les personnalités palestiniennes, devant une maquette de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est occupée, était posée une réplique de roquette M75 du Hamas, utilisée pendant les affrontements, avec l'inscription en anglais «Made in Ghaza» et «Palestine».