Les résultats obtenus par les 52 partis et les listes en lice s'avèrent sans aucun effet sur les arrangements partisans. Des centaines de communes butent sur des blocages inédits. Une semaine est déjà écoulée après l'annonce des résultats des élections locales, mais les Assemblées locales butent toujours sur un blocage inédit dont la solution est loin d'être envisagée. Si des dizaines de communes sont restées bloquées tout au long du mandat précédent (2007-2012), il n'est pas écarté qu'il en sera de même pour l'actuel mandat. D'autant qu'un équilibre très précaire marque la composante hétéroclite des nouvelles Assemblées. Le département de l'intérieur s'est contenté d'instruire les walis en vue appliquer l'article 80 de la loi électorale. Cela d'une part, d'autre part, une vive confrontation avec citoyens interposés et tension explosive sont perceptibles à travers plusieurs municipalités durant cette période post-électorale. Dans plusieurs cas, on constate l'inadéquation entre le choix des électeurs et celui ou celle auquel échoit la gestion des centaines de communes. Un élu issu de la liste qui, ayant obtenu moins de sièges a toutes les chances de devenir P/APC. Les résultats obtenus par les 52 partis et les listes en lice s'avèrent sans aucun effet sur les arrangements partisans. D'où le parti qui aura finalement à prendre en main les rênes des municipalités. Dans les trois quarts des 1 451 communes où aucune liste n'a eu la majorité absolue, les élus se voient soumis aux inévitables calculs et combines d'alliances auxquelles les contraint la loi électorale en vigueur. Cette situation pêle-mêle se présente comme une autres aubaine inespérée pour les tenants de la «chkara», selon les observateurs. Truffée d'anomalies, du vide juridique, la nouvelle loi électorale «bricolée» s'avère incomplète. La responsabilité dans cette incohérence incombe, aussi bien au FLN et RND, qu'au Conseil constitutionnel, disent de nombreux observateurs. Tout compte fait, il ne reste aux formations politiques ayant pris part à ce scrutin que leurs scores en termes de voix comme bilan de leur participation. Globalement, pas moins de 41 partis n'ont obtenu qu'environ 1% de voix exprimées. Cela est d'autant plus vrai qu'aucun parti n'est en mesure de prévoir les impacts des jeux d'alliances locales. Ces protocoles d'accords et engagements sont loin de se faire sur des bases purement politiques. Force est de constater que la commune est devenue une mise dans les griffes des clans locaux et groupes d'intérêts. La foultitude des abréviations partisanes se vident ainsi de tout leur sens pour ne servir que comme moyen de parrainage ou de dépôt de candidature à des opportunistes de tout acabit. Par dessus tout, les partis utilisés comme appui assistent impuissants à la défection de leurs élus, la fraude et au nomadisme politique devenu le premier sport national. Pour rappel, la loi organique promulguée après son adoption par le Parlement et l'avis du Conseil d'Etat et celui du Conseil constitutionnel, stipule que «dans les quinze (15) jours qui suivent la proclamation des résultats des élections, l'Assemblée populaire communale élit son président parmi ses membres pour le mandat électoral. Le candidat à l'élection du président de l'Assemblée populaire communale est présenté sur la liste ayant obtenu la majorité absolue des sièges. Si aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges, les listes ayant obtenu 35% au moins des sièges peuvent présenter un candidat. Si aucune liste n'a obtenu 35% au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat. L'élection a lieu à bulletin secret, et est déclaré président de l'Assemblée populaire communale le candidat ayant obtenu la majorité absolue des voix. Si aucun des candidats classés premier et deuxième n'a obtenu la majorité absolue des voix, un deuxième tour est organisé dans les quarante-huit (48) heures qui suivent et est déclaré élu le candidat ayant obtenu la majorité des voix. En cas d'égalité des voix, est déclaré élu le candidat le plus jeune». Pour la première fois, le FLN se retrouve assez largement dans une position qui l'oblige à composer avec d'autres listes et partis qui lui sont souvent hostiles. Bien des cas qui peuvent se présenter devant les élus ne sont pas prévus dans les termes de cette loi. Ainsi, le cas où le candidat à la présidence de l'APC, issu de la liste ayant obtenu la majorité absolue n'a pas eu l'accord ou le consensus escompté pour qu'il soit désigné comme maire, n'est prévu par aucune disposition de ladite loi. Ou encore le cas ou les listes ayant obtenu la majorité relative (35%) refusent de présenter un candidat.