Le premier président noir d'Afrique du Sud Nelson Mandela, âgé de 94 ans et hospitalisé depuis samedi pour une nouvelle infection pulmonaire, a connu de nombreux ennuis de santé souvent liés à ses vingt-sept années d'incarcération par le régime d'apartheid. En 1985, en prison, Nelson Mandela est opéré d'une prostate hypertrophiée qui bloquait le flux urinaire. Il avait 67 ans. En 1988, le héros de la lutte anti-apartheid connaît sa plus sérieuse alerte lorsqu'il est admis à l'hôpital de Stellenbosch, près du Cap (sud-ouest) après s'être plaint d'une forte toux contractée dans l'humide cellule de sa prison. Alors qu'il souffre de tuberculose, les médecins drainent alors deux litres de liquide de ses poumons et Mandela passe six semaines à l'hôpital avant d'être transféré, convalescent, dans une clinique plus proche de sa prison dont il sera le premier patient noir. « Le compte-rendu de l'hôpital indique que les échantillons ont heureusement été envoyés avant que les poumons aient été perforés », racontera-t-il en 2004. « J'ai reçu un traitement et quatre mois plus tard j'étais complètement guéri. » En 2001, onze ans après sa libération, l'ex-président est traité par radiothérapie pour un cancer de la prostate. L'année suivante, il déclare à des journalistes qu'il est définitivement guéri. Des années de travaux forcés dans les carrières de calcaire de l'île-bagne de Robben Island ont également endommagé ses glandes lacrymales, attaquées par l'alcalinité de la roche. Quelques mois à peine après son élection à la présidence de la République, lors du premier scrutin multiracial de 1994, il est opéré de la cataracte. Des restrictions très rigoureuses interdisent aux photographes d'utiliser un flash en sa présence. Le 25 janvier 2011, à l'âge de 92 ans, il est hospitalisé pendant deux nuits, pour une infection respiratoire aiguë. Il est admis une nouvelle fois à l'hôpital le 25 février 2012 pour des douleurs abdominales. Il quitte l'établissement dès le lendemain après avoir subi une cœlioscopie, une intervention médicale permettant de voir directement l'état de la cavité abdominale afin d'établir un diagnostic. Les médecins avaient alors jugé qu'il n'y avait rien « de vraiment grave ».