La compagnie nationale aérienne veut se doter d'un siège à la hauteur de ses ambitions Voilà des Syriens qui prennent quelques airs en planant sur la capitale algérienne avec des agissements pas trop indiqués en ces jours d'encouragement de l'investissement étranger dans notre pays. C'est ce que vient de confirmer la direction de la compagnie syrienne Toec (Entreprise de réalisation et de construction syrienne) qui prend en charge la partie génie civil de la structure de la future tour d'Air Algérie, située au nouveau quartier d'affaires de Bab Ezzouar. Il faut dire que le projet est actuellement à l'arrêt. Depuis, lundi dernier, les travailleurs de cette entreprise, exclusivement algériens sont en grève. La cause: le non payement de leurs salaires. Après s'être rendu sur place, on a constaté une nette détérioration des conditions socioprofessionnelles des employés algériens qui se disent maltraités par le constructeur Syrien. Incroyable mais vrai, quelque 200 travailleurs algériens (leurs collègues expatriés syriens ne se sont pas joint à ce mouvement de grève) sont confrontés aux mêmes problèmes: ils n'ont pas perçu leurs salaires depuis plus de six mois à en croire les témoignages de certains travailleurs rencontrés sur place. «Nous sommes en grève depuis avant-hier (lundi Ndlr). On n'est jamais payé a temps. D'habitude, on est payé tous les 5 du mois et à chaque fois il y a eu des retards de payement dépassant les limites du tolérable. Ça devient un problème récurrent», déplore un travailleur rencontré sur place. Plus grave encore, «En plus du problème des payements en retard, presque tout le monde est contre nous y compris notre syndicat. D'ailleurs, c'est un syndicat que nous ne reconnaissons pas du moment qu'il n'est pas l'émanation des travailleurs de cette entreprise. C'est un Syndicat qui nous a été imposé par notre direction et.. on ne l'a jamais reconnu et on ne le reconnaîtra jamais», témoigne-t-on sur place. «Nous sommes tous des contractuels. La direction nous délivre des contrats de trois mois. A chaque fois, on subit ces contrats comme une forme de chantage. Le premier qui réclame ses droits ou qui s'élève contre toute forme d'abus voit son contrat non renouvelé», témoigne-t-on. A entendre leurs témoignages, «les travailleurs algériens ne sont jamais traités de la même façon que leurs collègues syriens (environs 40 travailleurs syriens). D'habitude, «on est payé du 5 au 10 de chaque mois. Dans le cas d'un retard qui dépasse cette période nous rentrons automatiquement en grève car on ne peut subvenir à nos besoins. Il faut se mettre à la place de ces employés, tellement nombreux, venus des autres willayas et qui ont des familles à charge», témoigne un des travailleurs. Il faut savoir, que depuis plus d' une année maintenant, les travailleurs sont confrontés à toutes sortes de problèmes. Aujourd'hui, ils ne savent plus à quelle porte frapper. Ce qu'endurent ces travailleurs est terrible et l'Etat algérien se doit de défendre ses enfants. Il aurait du le faire car il a les mécanismes de contrôle et de surveillance qu'il faut. Au coeur de Bab Ezzouar, nul n'a besoin d'être un génie pour faire une telle découverte. La phrase tombe comme un couperet: «On ne se sens plus dans notre pays ici dans ce chantier», conclut notre interlocuteur, dont le regard ne cache pas ce qui s'apparente à une «humiliation!» Il convient de rappeler que le projet de nouveau siège social de Air Algérie, implanté dans la commune de bab Ezzouar, est attribué à l'Entreprise canadienne, Groupe SMi construction inc qui s'est engagé à le livrer dans un délai de 23 mois. Les travaux sont sous-traités pour l'entreprise syrienne Khatib et Alami. La future tour de Air Algérie, dont les travaux ont commencé en juin 2011 est censée être livrée en mai 2013.