Le ministre de l'Habitat a résilié sur place un contrat. Les chantiers de l'AADL ont connu globalement un état d'avancement satisfaisant. La cadence de travail atteinte pour rattraper les retards accusés par certains projets est appréciable. C'est du moins ce qui a été confirmé par le ministre de l'Habitat, M. Hamimid, au cours de la visite d'inspection qu'il a effectuée hier à Alger. Le premier responsable du secteur semble ne pas être intéressé par la date, fin mars, arrêtée pour les livraisons partielles de logements suivant la formule de location-vente. “Il ne faut plus se focaliser sur les livraisons partielles de mars. Il est plutôt préférable de doubler les efforts pour une réception totale sans aucune réserve, y compris les travaux de viabilisation”, ne cesse-t-il de répéter aux dirigeants des entreprises réalisatrices. Il a, toutefois, mis l'accent sur le respect des délais contractuels fixés pour octobre et novembre prochains. Les quelques bâtiments, qui seront prêts vers la fin du mois en cours, peuvent néanmoins servir de témoins pour les bénéficiaires qui auront toute latitude d'aller visiter leurs futures habitations. L'avancée enregistrée par certains chantiers a été, cependant, “souillée” par la stagnation d'autres. C'est le cas du projet des 406 logements implanté aux Eucalyptus et confié à une société privée ABC (Algerian Building Construction). “Vous nous avez trahis”, lancera d'emblée le ministre au patron de l'entreprise. Cet opérateur aurait consommé 2/3 du délai de réalisation et n'a réalisé que 1/3 du projet, soit un taux d'avancement de 24% seulement. Le DG de l'AADL, M. Bounafaâ, a constaté qu'il n'y a plus d'évolution sur ce chantier et que l'encadrement est incapable de donner un nouveau rythme aux travaux. La réalisation d'un seul logement par jour, remarque le DG de l'AADL, ne peut en aucun cas assurer la réception dans les délais impartis. La société a été dotée de tout le financement nécessaire, selon le même responsable, mais le chantier accuse un retard de près de 5 mois. Le manque de béton et de ciment, soulevé par l'entrepreneur, n'a pas convaincu le ministre. Ce qui a fait dire à celui-ci que le maître d'ouvrage, en l'occurrence l'AADL, s'est trompé en choisissant cette entreprise. Une mise en demeure pour rectifier le tir sera ainsi adressée à cet opérateur. A Boumati, le projet de 228 logements, lancé par l'entreprise Batos, connaît lui aussi un retard flagrant. Le responsable de cette entreprise promet au ministre d'être au rendez-vous vers la fin de l'année en cours. “Vous êtes en train de vous moquer de nous”, lui rétorquera M. Hamimid. Il a demandé au DG de l'AADL de résilier immédiatement le contrat avec cette société et d'en installer une autre. A Sebala, près d'El-Achour, 1 594 logements, le ministre n'a pas hésité à exprimer son mécontentement quant à l'avancement des travaux qui en sont à moins de 10%. “C'est la fausse note de tous les chantiers confiés aux Chinois”, lancera, mécontent, M. Hamimid. L'entreprise réalisatrice, CSCEC, remarquera M. Bounafaâ, a transféré quelque 40 ouvriers de ce site vers l'autre chantier de l'aéroport à Dar El-Beïda. Le problème de la main-d'œuvre a été également évoqué car les Algériens n'arrivent plus à supporter les conditions de travail sur ce site. A Gué-de-Constantine, les gros œuvres des 400 logements que réalise la société chinoise CEZY seront prêts dans 4 mois. Il a été exigé de cette entreprise de doubler ses équipes pour rattraper un retard évalué à plus de 2 mois. Le chantier dont les travaux de réalisation sont bien avancés reste incontestablement celui de Bab Ezzouar (2) où seront construits 670 logements. Ainsi, quatre tours seront livrées vers la fin du mois en cours. Plus de 364 logements ont été d'ores et déjà entamés. Ce qui représente environ 54% de l'ensemble des bâtiments. Sur le site des Bananiers (1 574 logements), les gros œuvres de près de 600 logements sont achevés. En dépit de cette sérieuse avancée, M. Bounafaâ a soulevé le manque d'organisation de l'entreprise réalisatrice, Cosider. A Bab Ezzouar (1) (1 444 unités), le taux d'avancement du projet n'a atteint que 18%. Les fortes intempéries, est-il précisé, ont freiné le rythme pris pour l'achèvement des travaux. Les 40 jours de pluie ont causé un important retard. “Un jour de pluie équivaut à 15 jours de retard”, expliquera un des responsables sur site. Par ailleurs, le projet des 65 000 logements que lancera l'AADL avec la CNEP est en phase de recherche d'assiettes de terrain. Le ministre a annoncé qu'il a été dégagé des assiettes pour 15 000 logements pour le moment. Des appels d'offres sont également lancés dans ce sens. B. K.