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Ces ouvriers algériens qui sont «exploités par les Turcs»
Ils ont observé une grève pour faire valoir leurs droits
Publié dans Le Temps d'Algérie le 25 - 06 - 2010

«Nous sommes humiliés et réduits à l'esclavage dans notre propre pays. Où sont les responsables et les services chargés de veiller à l'application de la réglementation régissant les relations de travail, défendre nos droits et mettre fin au diktat et aux multiples dépassements de certaines entreprises étrangères ayant obtenu des marchés de notre gouvernement ?»
tels sont les propos des jeunes ouvriers algériens travaillant à l'entreprise turque Özgün construction, chargée de la réalisation du tunnel ferroviaire de Naciria – un ouvrage qui devra s'étendre sur une longueur de 1530 m – qui va relier une fois achevé la ville de Thénia à celle de Ouled Aissi. Exploités et privés de leurs droits, les travailleurs, qui ont observé une grève pour recouvrer leur dignité, n'y sont pas allés par quatre chemins pour expliquer l'injustice dont ils sont victimes de la part de leur employeur.
Les grévistes, dont le nombre avoisine les 260, disent avoir été réduits «en esclaves» dans leur propre pays. «Nous sommes traités comme des chiens», lance un ouvrier, désappointé. Mais comme il fallait s'y attendre, les travailleurs ont fini par se révolter pour améliorer leurs conditions de travail et mettre fin au calvaire dans lequel ils se débattent depuis plus de 15 mois pour certains et trois mois pour d'autres. Après avoir observé une grève d'une journée mi-mai dernier, les travailleurs sont revenus à la charge à la fin de la semaine dernière en observant une grève de deux jours – mercredi et jeudi – pour réitérer leurs revendications et mettre fin au diktat des Turcs.
«Lésés dans nos droits»
Dans une plate-forme de revendications qui a été remise aux responsables de l'entreprise, les ouvriers algériens demandent, entre autres, le règlement de leur salaire de fin de mois à temps, le paiement des primes de risque, une augmentation de salaire, l'amélioration de la qualité de la nourriture et jouir du même respect que les travailleurs turcs. Ils exigent également de faire du vendredi un jour de repos et de revoir le volume de travail en le réduisant de 12h à 8h.
Ils réclament le transport pour tous les travailleurs algériens, l'attribution d'une prime de fin de chantier et le versement de la prime de 3000 dinars promise aux soudeurs depuis le mois d'avril dernier. «On ne nous paye jamais à temps. Normalement, on doit recevoir nos salaires avant le 15 du mois, mais nos responsables font parfois un retard de dix jours et ne le font qu'après menace de grève.
D'ailleurs, c'est ce problème qui a fait déborder le vase et qui nous a poussés à débrayer pour réclamer nos droits», explique un ouvrier, ajoutant que «la plupart d'entre nous touche moins de 17 000 dinars – salaire de base – alors que les Turcs sont payés en euro et bénéficient d'une somme de 2000 dinars comme argent de poche chaque quinze jours».
Outre cela, les travailleurs précisent que leur employeur ne leur verse pas la prime de risque, malgré les multiples dangers qui planent sur eux. «Personne ne se sent protégé. La plupart de ceux qui travaillent dans le tunnel ont subi un choc à cause du manque de protection et d'équipements devant les mettre à l'abri du danger. Et le comble c'est que même le matériel dont on dispose n'est pas exploité», déplorent certains ouvriers qui disent avoir rejoint Özgün depuis plus d'une année.
Les protestataires indiquent que pas moins d'une soixantaine de blessures ont été enregistrées depuis le début du chantier mais il n'y a qu'un seul cas – A. Salah – qui a été inscrit à l'inspection du travail de Bordj Menaiel. «Nous avons enregistré plusieurs accidents de travail et des cas de blessures, notamment à l'intérieur du tunnel. Nous avons une ambulance mais elle ne sert presque à rien en raison du problème des pannes.
Parfois ce sont les travailleurs qui évacuent les blessés vers les établissements sanitaires de la région pour se faire soigner», relatent-ils avec désolation. Qu'en est-il de la prise en charge et de l'assurance médicale ? Nos interlocuteurs notent que «notre employeur n'admet nullement de voir un blessé revenir à la base de vie muni d'une attestation d'arrêt de travail», précisant que «certains de ceux qui en ont obtenue ont été obligés de rejoindre leur poste sous peine d'être exclus. Mais lorsqu'il s'agit d'un Turc c'est tout le chantier qui est en alerte».
Où sont passés les services de l'inspection du travail ?
«Pourquoi cette discrimination? Où sont passés les services de l'inspection du travail qui sont chargés de veiller au respect de la réglementation et lutter contre ce genre d'abus et de pratiques qu'on croyait révolus ?» Les grévistes indiquent que «ces derniers n'ont jamais mis les pieds dans le tunnel.
«Aucun responsable n'a daigné se rendre à l'intérieur du tunnel pour s'enquérir des conditions dans lesquelles nous nous débattons. Même le P/APC, dont le projet se trouve pourtant sur le territoire de sa commune, est informé de nos malheurs mais il n'a pas jugé utile de s'y rendre en prétextant le refus des Turcs qui lui auraient exigé de les informer deux jours au préalable», nous dira un autre ouvrier. Mais l'abus de pouvoir de l'employeur turc et les problèmes dont se plaignent les travailleurs ne se limitent pas qu'à cela.
Les grévistes soulignent qu'ils se sont soulevés pour préserver la dignité du travailleur algérien et combattre la discrimination. «Nous sommes lésés dans tous les domaines. On est maltraités, insultés, et parfois ça va jusqu'à l'agression physique», témoigne un autre ouvrir. «Les repas qu'on nous offre coûtent 40 dinars environ – une tomate, 20 g d'olives et une portion de fromage alors que la somme réservée au panier dépasse 250 DA», déplore Boualem, ajoutant que «même le foyer, réservé en réalité aux travailleurs nous est interdit».
Des promesses en attendant du concret
En sus de cela, les ouvriers notent que leurs employeurs leur accordent des contrats d'une durée très limitée. «C'est inadmissible ! J'ai plus de 15 mois de service mais on m'a délivré un contrat de trois mois», s'indigne Rabah qui relève le problème «du favoritisme dans le recrutement et des cas de licenciement abusif». Après une journée de grève, les travailleurs ont été sommés de rejoindre leur poste par leur employeur qui leur a signifié que leur action n'a pas été menée conformément à la réglementation en vigueur.
Une réunion a été tenue entre les représentants des travailleurs et certains responsables de l'entreprise turque. Après débat, ces derniers se sont engagés, selon le document sanctionnant la réunion, à prendre en charge plusieurs points soulevés par les travailleurs, en attendant leur application dans la réalité. Les travailleurs déplorent le fait qu'aucun représentant de l'inspection du travail et aucun responsable local n'ait assisté à la réunion qui revêt pourtant une grande importance pour la résolution des problèmes ayant été à l'origine du débrayage des travailleurs.


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