Le conflit qui oppose la direction générale de la société des hydrocarbures à son syndicat national semble être centré sur «les fonctions de P-DG de Sonatrach». Dans un communiqué remis à l'APS, la direction générale se dit «disponible au dialogue avec le partenaire social» pour tous les thèmes liés à l'intérêt des travailleurs. Cependant, le communiqué exclut «toutes revendications liées aux fonctions et au statut du P-DG de l'entreprise, qui ne sauraient, en aucun cas, constituer un motif de conflit.» En fait, la réunion de mardi dernier entre les représentants de la direction générale et le partenaire social bute sur deux points qui ont amené les syndicalistes à menacer d'une grève générale de deux jours dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la chimie. Le premier, avoué publiquement, est lié à l'opposition de la Fntpgc au projet de loi sur les hydrocarbures qui «n'est, ni plus ni moins, que le démembrement futur de Sonatrach, dans le but d'en brader les actifs à des lobbies bien connus», affirme un membre de la direction de la Fédération du pétrole, du gaz et de la chimie (Fntpgc). Le second point, bien qu'effleuré, demeure en filigrane de toutes les situations de blocage des négociations. Il s'agit de l'exigence de la nomination d'un P-DG, dont l'intérim est assuré par M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. «Il est anormal que l'entreprise la plus importante du pays ait un P-DG intérimaire, fût-il ministre. Cela affaiblit nos capacités de négociation et notre crédibilité auprès de nos partenaires étrangers», plaide le même cadre syndicaliste. Se refusant à tout dialogue à propos de ces deux points, la direction générale affirme que «les points des projets de loi que les travailleurs avaient contestés ont été revus et la révision communiquée au partenaire social». Concernant la nomination d'un P-DG, notre interlocuteur, cadre dirigeant, ajoute: «C'est une question qui dépasse largement les prérogatives du syndicat. Toutes les revendications à caractère socioprofessionnel ont été satisfaites, ou sont en voie de l'être.» Devant l'entêtement du syndicat national Sonatrach , il précise qu' «il faudrait négocier cela avec le gouvernement, et non avec la direction générale qui n'est pas habilitée.» La question la plus récurrente chez les cadres de Sonatrach tourne autour des motivations réelles des dirigeants du syndicat national: «Qui les braque sur le P-DG?»