Il y a loin de la coupe aux lèvres Les Etats-Unis, premier client et 6e fournisseur de l'Algérie. La stratégie de développement de l ́Algérie et les mutations consenties par le pays pour accélérer le processus de son adhésion à l'OMC, ont été au centre de deux rencontres du ministre du Commerce Mustapha Benbada, lundi à Washington. Un entretien a eu lieu avec le représentant des Etats-Unis pour le Commerce extérieur, Ron Kirk, et le second avec le sous-secrétaire américain au Commerce international auprès du département du Commerce, Francisco Sanchez. Ces deux rencontres ont été «très positives et constructives», a indiqué à l'APS, Benbada qui a souligné que les deux responsables américains ont apprécié la démarche de l'Algérie pour accélérer le processus d'intégration de son économie dans l'économie mondiale. Lors de sa rencontre avec Kirk, le ministre a fait un tour d'horizon sur les efforts engagés par l'Algérie pour répondre aux attentes des membres de l'OMC dont les offres révisées en matière de marchandises et de services, les transformations législatives, les mesures en matière d'obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires élaborées conformément aux normes de l'OMC et la propriété intellectuelle. A propos du dossier d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, Kirk a apprécié la démarche de l'Algérie et a accueilli «favorablement les efforts qu'elle a déployés pour transformer sa législation». Rappelant l'impact négatif de la décennie d'insécurité et ses préjudices sur l'économie nationale, Benbada a plaidé pour la nécessité d'accorder à l'Algérie «une période de transition ou de grâce» pour qu'elle puisse se conformer totalement aux exigences induites par les règles de l'OMC. Pour sa part, Kirk a relevé la nécessité des efforts que l'Algérie devrait consentir afin que la partie américaine puisse défendre le dossier algérien dans le cadre de l'OMC. Benbada s'est par ailleurs entretenu avec le sous-secrétaire américain au Commerce international auprès du département du Commerce, Francisco Sanchez, qui a souhaité la réactivation du Conseil algéro-américain sur le commerce et l ́investissement (Tifa) dont l'accord constitutif avait été signé en juillet 2001 à Washington lors de la visite du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Ce conseil tiendra sa prochaine réunion au cours du 1er semestre 2013 à Alger. Lors de la première réunion du «dialogue stratégique» entre l'Algérie et les Etats-Unis tenue en octobre à Washington, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avait exprimé la volonté de l'Algérie de réserver une large place aux entreprises américaines. Sanchez a évoqué l'interdiction par l'Algérie d'importer les médicaments fabriqués localement, auquel cas Benbada précisera qu'il s'agissait «d'une industrie naissante et qu'à ce titre, il est du devoir du gouvernement de protéger de telles activités durant une période provisoire.» Le programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014), le programme de logement ainsi que le pôle biotechnologique de Sidi Abdallah, dont les Etats-Unis sont partenaires, ont également été examinés. Les Etats-Unis sont le premier client de l'Algérie avec un volume de 15,2 milliards de dollars d'exportations algériennes et son sixième fournisseur avec 2,1 milliards de dollars en 2011.