Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, s'est entretenu, lundi à Washington, avec le Représentant des Etats-Unis pour le commerce extérieur (USTR), Ron Kirk, et le sous-secrétaire américain au Commerce international auprès du département du Commerce, Francisco J. Sanchez. Ces entretiens ont porté essentiellement sur les relations bilatérales entre l'Algérie et les Etats-Unis ainsi que sur la stratégie de développement de l ́Algérie et les mutations consenties par le pays pour accélérer le processus d'insertion de l'économie algérienne dans l'économie mondiale dans le cadre du processus de son adhésion à l'OMC. Ces deux rencontres ont été "très positives" et "constructives", a indiqué M. Benbada à l'APS, soulignant également que les deux responsables américains ont apprécié la démarche de l'Algérie pour accélérer son processus d'intégration dans l'économie mondiale. Lors de sa rencontre avec M. Kirk, le ministre a fait un tour d'horizon sur les efforts engagés par l'Algérie pour répondre aux attentes des membres de l'OMC dont notamment les offres révisées en matière de marchandises et de services, les transformations législatives, les mesures en matière d'obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires élaborées conformément aux normes de l'OMC, et la propriété intellectuelle. Dans ce contexte, une réunion est prévue mardi à Washington, entre une délégation d'experts algériens, conduite par le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Chérif Zaâf, et leurs homologues américains sur les questions posées lors des discussions informelles tenues en mars dernier à Genève. De surcroît, le ministre a expliqué à son interlocuteur américain que le dossier d'adhésion de l'Algérie à l'OMC a pris en charge et traité la majorité des préoccupations soulevées par les Etats-Unis durant les négociations informelles à Genève. Ces questions concernent essentiellement la propriété intellectuelle, la protection des investissements, les subventions et certaines questions fiscales que les experts algériens détailleront davantage lors de leur réunion du mardi. A ce propos, M. Kirk a apprécié la démarche de l'Algérie et a accueilli favorablement les efforts qu'elle a déployés pour transformer sa législation. Par ailleurs, le ministre a fait part au représentant de l'USTR des aspirations de développement de l'Algérie, qui exigent également la coopération des partenaires. Dans ce sens, il lui a rappelé l'impact négatif de la décennie d'insécurité sur l'économie nationale et les préjudices qu'elle en a subis et, en conséquence, l'impérativité de reconstruire le pays et de rattraper le retard induit. M. Benbada a fait, ainsi, valoir au Représentant américain pour le commerce extérieur de la nécessité d'accorder à l'Algérie "une période de transition ou de grâce" pour qu'elle puisse se conformer totalement aux exigences dictées par les règles de l'OMC. Ce à quoi M. Kirk a espéré que la réunion des experts de mardi puisse tracer "une feuille de route", mais a relevé la nécessité des efforts que l'Algérie devait consentir davantage afin que la partie américaine puisse défendre le dossier algérien dans le cadre de l'OMC. Lors de l'autre rencontre entre M. Benbada et le sous-secrétaire américain au Commerce international auprès du département du Commerce, Francisco Sanchez, ce dernier a souhaité, particulièrement, la réactivation du Conseil algéro-américain sur le commerce et l ́investissement (TIFA) dont l'accord avait été signé entre les deux pays en juillet 2001 à Washington lors de la visite officielle du Président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Il a été ainsi convenu entre M. Benbada et M. Sanchez de tenir la prochaine réunion de ce conseil au cours du 1er semestre 2013 à Alger. Sur ce point, il est à rappeler que lors de la première réunion du Dialogue stratégique entre l'Algérie et les Etats-Unis tenue en octobre dernier dans la capitale fédérale américaine, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avait exprimé la ferme volonté de l'Algérie à donner une large place aux entreprises américaines, considérant que "la réactivation de certains accords, dont la TIFA, viendrait renforcer cette approche". M. Sanchez a également évoqué l'interdiction par l'Algérie d'importer les médicaments fabriqués localement. Ce à quoi M. Benbada lui a expliqué qu'il s'agissait d'une industrie naissante et qu'à ce titre, il est du devoir du gouvernement de protéger de telles activités durant une période provisoire, tout en ajoutant que cela profiterait également aux entreprises étrangères lorsqu'elles sont partenaires dans de tels investissements. Le programme quinquennal d'investissements publics (2010-2014), le programme de logement ainsi que le pôle biotechnologique de Sidi Abdallah dont les Etats-Unis sont partenaires ont également été discutés. Les Etats Unis sont le premier client de l'Algérie avec un volume de 15,2 milliards de dollars d'exportations algériennes et son sixième fournisseur avec 2,1 milliards de dollars en 2011, rappelle-t-on. L'Algérie a entamé le processus d'adhésion à l'OMC en 1987, date de dépôt de sa demande officielle d'adhésion à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) qui a été remplacé par l'OMC. Les négociations n'avaient débuté de façon concrète qu'après la présentation par l'Algérie de son agenda sur le commerce extérieur en juillet 1996 et la tenue de la première réunion du groupe de travail en avril 1998. Depuis, l'Algérie a répondu à plus de 1.630 questions des membres de l'OMC et a tenu 93 réunions bilatérales avec 21 pays, qui se sont soldées par la conclusion de cinq (5) accords bilatéraux avec le Brésil, l'Uruguay, Cuba, le Venezuela et la Suisse. Le 11ème round des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC devrait se tenir en mars 2013.