«L'essentiel c'est de construire l'avenir» C'est ce qu'a déclaré, le 17 décembre, le Premier ministre algérien sur la chaine de télévision France 3, Abdelmalek Sellal a en outre annoncé que l'accord pour la construction d'une usine Renault sera signé lors de la visite de François Hollande. L'Algérie attend des gestes forts de la part du chef de l'Etat français, il faut reconnaitre aussi qu'elle lui a considérablement facilité la tâche. Traité d'amitié, pardon, repentance... Des «pistes» qui ont conduit les relations algéro-françaises pratiquement droit au mur. Le terrain était truffé d'explosifs. Il devenait urgent de le déminer et choisir une autre voie. C'est ce que s'est efforcé à démontrer le patron de l'exécutif qui était, lundi, l'invité de marque du journal télévisé de Soir3 (de la chaine publique France 3). «Il ne faut plus qu'on reste dans les concepts éculés» a souligné le Premier ministre algérien. «Il nous faut construire et bâtir définitivement entre nos deux pays, puisque beaucoup de choses sont là entre nous et beaucoup d'autres ont été déjà réalisées» a-t-il fait remarquer. Le président de la République française est l'hôte de l'Algérie pendant deux jours (19 et 20 décembre). Que peut-on en attendre côté algérien? «Nous attendons de cette visite l'ouverture d'un nouveau chapitre dans les relations entre l'Algérie et la France, basé sur l'amitié et la coopération», a indiqué l'invité de Soir3. Cela signifie-t-il que l'on va tirer un trait sur le passé? «Nous ne pouvons pas oublier notre passé, tous les Algériens sont fiers de leur passé, de leur guerre de Libération nationale (...). Nous nous inscrivons maintenant dans une nouvelle phase historique. On doit se remémorer notre passé, c'est une chose claire, nette et précise, mais l'essentiel c'est de construire l'avenir», a affirmé le successeur d'Ahmed Ouyahia qui a confié qu'Alger aspire à un «pacte d'amitié et de coopération» sur lequel reposera l'avenir des relations entre les deux pays. Une démarche qui a fait son petit bonhomme de chemin au sein de la classe politique et des intellectuels français. «Assumons enfin, et c'est le plus difficile, notre histoire, même quand elle est douloureuse. J'ai la conviction que la clé d'une nouvelle politique arabe de la France, c'est une nouvelle relation de la France et de l'Algérie fondée sur une réconciliation historique comme nous l'avons fait avec l'Allemagne», avait écrit l'ex-Premier ministre du président Jacques Chirac, Dominique de Villepin, fervent supporter de la signature d'un traité d'amitié qui était sur le point d'être concrétisé avant d'être enterré par Nicolas Sarkozy qui lui a succédé en 2007, dans une contribution au journal Le Monde. Après avoir tenté d'ouvrir différentes portes, sans avancée notoire, pour parvenir à des relations saines et apaisées, les responsables français et algériens semblent avoir trouvé l'issue à leurs différends: se tourner résolument vers l'avenir sans renier le passé. Le temps est au réalisme. Les opportunités ne manquent pas. Ce qu'attend l'Algérie de la France? «Une relation résolument tournée vers l'avenir.» C'est ce qu'a déclaré, le 17 décembre, le Premier ministre algérien sur la chaine de télévision France 3. Abdelmalek Sellal a en outre annoncé que l'accord pour la construction d'une usine Renault sera signé lors de la visite de François Hollande. Un projet qui fait partie des enjeux économiques entre l'Algérie et la France. Financé à hauteur de 51% par l'Algérie et 49% par le constructeur automobile de la célèbre marque au Losange, il sera implanté à Oran (ouest d'Alger). Renault a pour objectif de produire 75.000 voitures par an pour atteindre à terme 150.000 unités. De jeunes Algériens y seront formés et 6000 emplois y seront créés. C'est une «belle oeuvre qui va se réaliser» a assuré le Premier ministre algérien. Puis vint le tour de l'incontournable question qui concerne la situation au Sahel et particulièrement au nord du Mali. Alger et Paris sont «totalement d'accord» sur le plan de l'éradication du terrorisme a déclaré le patron de l'Exécutif algérien. Renforcer le pouvoir central au Mali par le dialogue, isoler le mouvement nationaliste des mouvements terroristes demeurent les principaux objectifs de la démarche algérienne a indiqué Abdelmalek Sellal...