D'épaisses fumées sortaient des bouches d'aération Des Algérois qui guettaient tranquillement l'arrivée de François Hollande, ont été surpris, hier, à la vue de l'épaisse fumée qui venait de la Grande-Poste. De la place Emir Abdelkader on aperçoit aisément l'épaisse fumée provenant de la Grande-Poste. Des centaines d'Algérois venus pour saluer le président français François Hollande, étaient surpris à la vue des colonnes de fumée qui s'échappaient des bouches d'aération faisant face au Central téléphonique. La présence sur les lieux de véhicules appartenant à la Protection civile et surtout d'agents de la police scientifique indique qu'il pourrait bien s'agir d'un acte de sabotage. La plupart des gens que nous avons croisés penchent, en tout cas, pour cette hypothèse et s'interrogent pourquoi précisément le Central téléphonique et pourquoi le jour de la venue en Algérie de François Hollande? «Ce n'est pas normal du tout. Le jour de l'arrivée du président français, un incendie se déclare aussitôt à la Grande-Poste», nous dit un jeune citoyen, guettant depuis les premières heures de la matinée l'arrivée de l'hôte de l'Algérie. Ayant du mal à comprendre comment de tels incidents puissent se produire à quelques heures du passage du cortège officiel, un autre ne va pas par quatre chemins, en concluant à un acte de sabotage pour éviter, clame- t-il, un réchauffement des relations entre l'Algérie et la France. Plus mesuré, un vieil homme qui tentait de s'informer auprès d'un postier, pense qu'il s'agit, lui, d'un incendie involontaire, d'autant que ce n'est pas la première fois qu'un foyer se déclare dans le centre et ravage les câbles souterrains. En effet, en 2007, un incendie s'était déclaré, tôt le matin dans le même central téléphonique. Selon la Protection civile, c'est un court-circuit qui a provoqué l'incendie à 4 heures 30 minutes. Selon des témoins, le feu s'est déclaré, hier, aux alentours de onze heures et n'a pu être maîtrisé totalement que trois heures après. La fumée qui s'échappait des quatre bouches d'aération disposées le long du boulevard Mohamed Khemisti était tellement dense qu'elle avait rendu très difficile la mission des sapeurs-pompiers dépêchés sur les lieux pour éteindre le feu. Selon le sous-directeur de l'information des statistiques de la Protection civile, le commandant Farouk Achour «le feu a pris au niveau des câbles souterrains», soulignant que l'incendie n'a fait aucune victime, ni parmi le personnel du Central téléphonique, ni parmi la foule très nombreuse qui se trouvait à la Grande-Poste. De plus, il a précisé que l'origine du sinistre restait pour le moment inconnue. La présence d'éléments de la police scientifique laisse à penser qu'un acte criminel n'est pas à écarter et qu'une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l'incendie. Dans un communiqué rendu public, hier, le groupe Algérie Télécom informe qu' «un incendie s'est déclaré au niveau de la galerie souterraine de la Grande-Poste d'Alger engendrant d'importantes perturbations du réseau téléphonique et d'Internet». Le groupe qui ne précise pas l'origine de l'incendie, ajoute que «des équipes techniques d'Algérie Télécom ont été vite dépêchées sur les lieux en vue de juguler le sinistre et de procéder au rétablissement de toutes les lignes dont certaines le sont déjà». A noter que le directeur général de la Protection civile s'est rendu en personne sur les lieux pour superviser la situation et apporter un soutien moral à ses éléments, dont certains furent blessés. Enfin, même si cet incident a perturbé quelque peu la cérémonie précédant l'arrivée du président François Hollande, elle ne la pas empêché, cependant, de fouler le sol algérien et de prendre un bain de foule en compagnie de la forte délégation qui l'accompagne dans un voyage qualifié, déjà, de très réussi.