Les comptes de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy ont été rejetés par la commission officielle chargée de les vérifier car ils ne prenaient pas en compte toutes les dépenses engagées par l'ex-président français pour sa réélection, a annoncé hier son trésorier. La Commission des comptes de campagne (Cnccfp) a estimé que les dépenses liées à certains déplacements présidentiels devaient être imputées au candidat de la droite à l'élection. Cette décision, si elle était confirmée par le Conseil constitutionnel - l'institution chargée notamment de statuer sur la régularité des élections - aurait pour conséquence que les dépenses engagées par M.Sarkozy pour tenter d'arracher un second mandat ne seront pas remboursées. Philippe Briand, trésorier de la campagne de l'ex-champion de la droite française, a annoncé un recours auprès du Conseil constitutionnel... où siège M.Sarkozy en tant qu'ancien président. Pour être partiellement remboursées (10.691.764 euros), les dépenses de campagne d'un candidat à la présidentielle ne doivent pas dépasser 22.509 000 euros. L'équipe de Nicolas Sarkozy a annoncé un total de 21 339 664 euros, mais selon la commission, ce total ne tient pas compte de dépenses de déplacements et de réunions publiques antérieures à sa déclaration officielle de candidature le 15 février 2012. C'est la première fois que les comptes de campagne d'un candidat arrivé au second tour de la présidentielle pourraient ne pas être validés. Le camp du candidat socialiste François Hollande, élu le 6 mai dernier contre M.Sarkozy, avait jugé que certains de ses déplacements étaient davantage ceux d'un candidat en campagne que d'un président en exercice. M.Briand, également député du parti de droite UMP, conteste «le mode de calcul» de la Cnccfp et assure que «le montant du dépassement est peu significatif (1,6%) et ne saurait à lui seul entraîner le rejet du compte». Nicolas Sarkozy est par ailleurs en délicatesse avec la justice pour des sondages commandés en 2007 par l'Elysée, sous sa présidence, sans appel d'offres. La Cour de cassation a annulé mercredi un arrêt de la Cour d'appel de Paris s'opposant à l'ouverture d'une enquête sur une plainte pour favoritisme déposée par une association de lutte contre la corruption, Anticor. La plainte de cette dernière vise une convention commerciale signée par l'ex-directrice de cabinet de M.Sarkozy, Emmanuelle Mignon, avec la société de conseil Publifact de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.