L'enquête concernant le détournement des médicaments coûteux à l'hôpital Lakhdar Bouzidi de Bordj Bou Arréridj, vient de connaître un premier dénouement devant la justice, mettant en cause 10 personnes dont un médecin, un chef de service et des infirmiers, accusés de constitution d'une bande de malfaiteurs, détournements de deniers publics et faux et usage de faux, apprend-on auprès de la sûreté de la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Il faut savoir aussi que cette affaire a tenu en haleine tout le secteur de la santé publique, depuis plus de deux mois, à cause d'abord des médicaments détournés coûteux sur le marché et introuvables dans les pharmacies. Il s'agit de médicaments du type «Facteur-VIII» utilisés, selon les médecins par les hémophiles, d'autant plus que c'est un produit pharmaceutique très cher. Selon plusieurs sources, ce produit coûte environ 14.000 DA l'unité, soit un flacon utilisé généralement dans les cas de maladie du sang. Selon les informations recueillies auprès de la sûreté, 107 unités de ce remède indispensable pour les hémophiles ont disparu de la pharmacie de l'hôpital de Bordj Bou Arreridj. Le coût global de ce détournement a été évalué a 1.498.000 DA. C'est sur plainte du directeur de l'hôpital de Bordj Bou Arreridj que l'enquête a été confiée à la brigade économique de la sûreté de la wilaya. Au départ, le responsable de l'hôpital a signalé la disparition de quatre flacons seulement mettant en cause un chef de service, mais l'enquête va révéler un détournement important dans la pharmacie de l'hôpital. Le stratagème utilisé est simple: un médecin signe une ordonnance et celle-ci est utilisée plusieurs fois pour retirer ce remède de la pharmacie. En clair, une combine entre les employés de l'hôpital, en attendant que la justice fasse plus de lumière sur ce détournement d'un remède nécessaire utilisé par les malades chroniques. Deux personnes ont été placés sous contrôle judiciaire, le coordinateur paramédical de l'hôpital et le chef de service de la pharmacie, alors que les huit personnes impliquées ont été laissés en liberté provisoire. Cette affaire ne cesse d'alimenter les discussions depuis trois jours dans la ville de Bordj Bou Arreridj sur la gestion de l'hôpital, déjà décriée par la population.