«Le développement de l'Algérie est l'intérêt de la France» M. Raffarin a estimé que cette paix est nécessaire pour bâtir ce qu'il y a de commun dans nos deux destins. Après le métro, le tram et Alstom, c'est Renault et Sanofi. Jean-Pierre Raffarin, Monsieur Algérie s'est dit très satisfait des résultats de la visite de deux jours effectuée par le président François Hollande à Alger. «Après des succès avec Nicolas Sarkozy, comme celui du métro d'Alger avec la Ratp ou celui du tramway avec Alstom, les contrats signés par l'actuel gouvernement, notamment celui de Renault et celui de Sanofi, sont très satisfaisants», a déclaré Jean-Pierre Raffarin dans un entretien qu'il a accordé hier, au Journal du Dimanche (JDD). «Il y a aussi de nombreux projets de PME. Il faut toujours rappeler que le développement de l'Algérie est l'intérêt de la France. Ce sont des partenariats équilibrés», a-t-il ajouté dans le même entretien. La société mixte algéro-française Renault Algérie Production, qui doit gérer et développer l'usine automobile du constructeur Renault à Oued Tlélat (Oran), sera créée en janvier 2013, a indiqué un responsable du ministère de l'Industrie. Détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la Société nationale des véhicules industriels (Snvi, 34%) et le Fonds national d'investissement (Fni, 17%), et à 49% pour le constructeur français, cette joint-venture produira au démarrage 25.000 véhicules/an, puis 75.000/an avant d'arriver à 150.000 véhicules/an dix ans après le début de la production. Interrogé sur le discours de M.Hollande devant les parlementaires algériens et les propos prononcés au sujet de la mémoire, M.Raffarin a estimé que ce discours «va dans le sens de l'histoire» et vise à un «équilibre entre les mémoires». Pour l'ancien Premier ministre, ce discours «n'est pas de la repentance, ni des excuses, mais la recherche de la paix de toutes les mémoires. Je pense qu'au XXIe siècle, pour bâtir ce qu'il y a de commun dans nos deux destins, il nous faut cette paix». Au Palais des nations, devant les deux chambres du Parlement, le président français a reconnu les «souffrances que la colonisation française» a infligées à l'Algérie, sans toutefois formuler les excuses de la France. «Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Et ce système a un nom: c'est la colonisation», a-t-il déclaré.. «Evidemment, le message sur la colonisation a été le plus relevé, mais le texte était tourné vers l'avenir et vers nos défis communs», a souligné M.Raffarin, répondant ainsi à une partie de la droite qui a critiqué ce discours. De son côté, le président français a, lui aussi, positivement apprécié le bilan de sa visite en Algérie très commentée par la presse française et algérienne. Il a affirmé avoir ouvert «une nouvelle page», un «nouvel âge» des relations entre la France et l'Algérie. «C'est utile pour la France et pour l'Algérie, nous sommes sortis des 50 ans, qui avaient été les années de la difficulté entre la France et l'Algérie, compte tenu d'un passé lourd, de mémoires blessées», a dit le chef de l'Etat français, invité exceptionnel de la radio Europe 1. «Il m'appartenait, c'était le moment, d'ouvrir une nouvelle page, je l'ai fait, d'avoir un nouvel âge dans la relation entre la France et l'Algérie, parce que nous avons des liens forts, tant de liens humains, qu'il faut transformer en autant de liens culturels et économiques», a-t-il ajouté. «Je voulais que, pour l'Algérie, pour la France, ce nouveau temps, soit un temps d'opportunité», a poursuivi M.Hollande. «Je ne suis pas dans l'autocongratulation, l'autofélicitation, c'est aux Français et aux Algériens de savoir ce que je peux dire de ce voyage. Moi, je fais mon devoir», a déclaré le président Hollande.