Contacts - L'émissaire international Lakhdar Brahimi rencontre les autres parties en conflit au lendemain de son entretien avec le président Bachar al-Assad. Il a commencé ses entretiens ce mardi matin avec le chef de l'opposition intérieure conduite par Hassan Abdel Azim, qui dirige le Comité de coordination pour le changement national et démocratique (CCCND), basé en Syrie et toléré par le régime. Il est accompagné notamment de Mohammad Abou Qassem du parti Tadamoun et de Bassam Taquieddine. Ce comité regroupe des partis «nationalistes arabes», kurdes, socialistes et marxistes. Proche de la Russie, il refuse toute idée d'intervention militaire étrangère en Syrie et n'a pas rallié la Coalition de l'opposition. Pour leur part, les comités locaux de coordination (LCC), regroupant les militants animant la contestation du régime sur le terrain, ont affirmé dans un communiqué, «après avoir eu vent de certaines fuites concernant la solution proposée par Brahimi, qu'ils rejettent toute initiative plaçant les Syriens devant l'alternative d'être forcés de choisir entre un compromis injuste ou la continuation des crimes du régime contre eux, leurs propriétés et les bâtiments publics». Ils insistent sur le fait que «Assad et tous les responsables politiques, militaires et sécuritaires doivent quitter le pouvoir et sur leur refus absolu de tout plan qui accorderait l'immunité aux piliers de ce régime, car cela détruirait les chances d'avoir une réconciliation politique». Brahimi, a estimé hier lundi «toujours inquiétante» la crise en Syrie où plus de 44.000 personnes ont péri en 21 mois selon une ONG syrienne, et a dit espérer que «toutes les parties se prononcent pour une solution à laquelle aspire l'ensemble du peuple syrien». «J'ai eu l'honneur de rencontrer le président et, comme d'habitude, nous avons échangé nos vues sur les nombreuses étapes à entreprendre pour l'avenir», avait-il déclaré. «Assad a exprimé son point de vue sur la situation et je lui ai fait le compte rendu de mes rencontres avec des dirigeants dans la région et en dehors», a ajouté le diplomate algérien nommé en septembre dernier après que son prédécesseur Kofi Annan eut jeté l'éponge. Arrivé dimanche dernier à Damas, il a récemment discuté avec les dirigeants américains et russes, dont les positions sont diamétralement opposées sur le conflit, les premiers appelant au départ de Assad et les seconds soutenant le chef d'Etat contesté depuis près de deux ans. De son côté, le président Assad a assuré à Brahimi «l'engagement du gouvernement à faire réussir tous les efforts visant à protéger la souveraineté et l'indépendance du pays», a rapporté la télévision d'Etat, évoquant des «discussions amicales et constructives».