Entre les fonctionnaires de l'établissement hospitalier de Sidi Aïch et la direction, le torchon brûle toujours. Hier, la situation de cet établissement a été marquée par une nouvelle contestation. Les travailleurs, qui se désengagent de toute tutelle syndicale, ont organisé un sit-in devant le siège de la direction avec pour objet les mêmes revendications soulevées, il y de cela plusieurs mois. Après avoir investi la rue, en plein chef-lieu de wilaya, et ce, dans l'espoir de faire entendre leurs revendications, le collectif des travailleurs de l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Sidi Aïch se durcit davantage et semble prendre une mauvaise tournure. La seule et unique revendication mise en avant initialement par les travailleurs grévistes, reste le paiement de leurs rappels. Des rappels, qui représentent la différence due aux augmentations des salaires et des régimes indemnitaires de toutes les corporations de la santé, suite à la promulgation de leur statut particulier en 2011 et qui devait prendre effet à compter de 2008. Sur fond d'un véritable réquisitoire contre le directeur de l'hôpital, accusé de mauvaise gestion, la situation n'a fait qu'empirer. Dans un rapport adressé au wali de Béjaïa, les travailleurs grévistes demandent le départ du directeur et exigent une commission d'enquête sur la gestion de leur établissement hospitalier. Hier, l'équipe dirigeante de l'établissement était, certes, en poste mais les revendications des travailleurs restaient encore insatisfaites. La tension monte crescendo comme le témoigne la détermination affichée par les des travailleurs frondeurs. Les protestataires qui ont manifesté leur mécontentement en procédant à des débrayages d'une heure par jour, dans leur mouvement de protestation collégiale et spontané, ont ensuite entrepris de fermer carrément le bloc administratif, empêchant les responsables d'accéder à leurs bureaux avant de manifester leur colère devant le siège de la wilaya. Hier encore, les travailleurs se sont insurgés contre un «mutisme déconcertant», d'autant plus que les travailleurs de toutes les autres structures hospitalières de la wilaya et du pays ont déjà perçu leurs dus depuis des mois». Ce qui est jugé comme un «mépris de la direction» à leur égard. Les travailleurs de l'hôpital de Sidi Aïch promettent de continuer dans leur mouvement de protestation et de le radicaliser, si leurs revendications ne sont pas satisfaites, dans des délais courts. Hier, un représentant de la direction de la santé et de la population devait se déplacer sur les lieux, indiquait un membre du collectif joint par téléphone. A noter qu'un autre rassemblement a eu lieu devant la DSP de Béjaïa. Il est l'oeuvre des paramédicaux en grève depuis trois jours. Ces derniers ont menacé de reprendre la grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Globalement, le secteur de la santé dans la wilaya de Béjaïa baigne dans le flou. Toutes les interventions chirurgicales ont été reportées. Dans cette situation, le dindon de la farce reste le patient, qui regarde impuissant, une situation qui vire au pire.