Les résultats préliminaires du dernier rapport du FMI indiquent que pour assurer l'équilibre de ses finances publiques, l'Algérie a désormais besoin d'un baril de pétrole à 121 dollars. Les réserves de change pourraient atteindre les 200 milliards de dollars à la fin de l'année. Une fabuleuse manne financière constituée grâce à des prix du pétrole qui tournent autour des 110 dollars à Londres et 90 dollars à New York. Les voyants macro-économiques sont au vert, mais la quasi dépendance de l'économie nationale par rapport à ses exportations d'or noir est plus que jamais pointée du doigt. Le FMI a donc appelé l'Algérie à tirer profit de cette conjoncture exceptionnelle pour transformer ses autres secteurs économiques en pourvoyeurs de devises. «La priorité est de tirer profit de la hausse actuelle des prix de pétrole pour diversifier les économies des pays pétroliers», a conseillé le FMI. Une recommandation qui prend des allures de rengaine. «La priorité est de tirer profit de la hausse actuelle des prix du pétrole pour diversifier leur économie» avait suggéré l'institution de Bretton Woods aux pays exportateurs de pétrole de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié à l'occasion de son assemblée annuelle qui s'est tenue du 9 au 12 octobre 2012 à Tokyo au Japon. Pour la énième fois, le FMI auquel s'est joint la Banque mondiale invitent l'Algérie à diversifier son économie: en d'autres termes, sortir de sa dépendance par rapport à ses exportations en hydrocarbures. Aucun indice ne montre qu'elle en prend le chemin. Elle s'est, bien au contraire, légèrement accrue par rapport à 2011. Les derniers chiffres le confirment. Les hydrocarbures ont représenté 97,05% du volume global des exportations durant les 11 premiers mois de 2012. 64,81milliards de dollars au mois de novembre 2012, contre 64,61 milliards de dollars pour la même période en 2011. L'économie algérienne, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt. Les réserves de change devraient se situer autour des 200 milliards de dollars d'ici la fin de l'année 2012, l'excédent du compte courant doit plafonner à 8,2% du Produit intérieur brut (PIB), la dette brute extérieure est infime. Elle ne doit pas excéder 2,4% du PIB en 2012 et devrait se maintenir au même taux en 2013 (contre 2,8% en 2011) indiquait un rapport spécial sur les perspectives économiques de la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord rendu public au mois d'avril 2012 à Washington à l'occasion de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Une petite lumière dans la grisaille. L'embellie financière due principalement à des niveaux élevés de pétrole qui a permis cet assainissement n'a paradoxalement pas permis d'apporter des solutions à la crise du logement, celle du chômage, de lutter efficacement contre l'informel et de juguler une flambée des prix, de plus en plus persistante, des produits de consommation de base, des fruits et légumes, des viandes... La paix sociale repose sur une véritable poudrière. L'étau semble se resserrer. Les résultats préliminaires du dernier rapport du FMI indiquent, que pour assurer l'équilibre de ses finances publiques, l'Algérie a désormais besoin d'un baril de pétrole à 121 dollars. Une prévision renforcée par la Banque mondiale qui a estimé que l'augmentation des dépenses et la hausse du déficit budgétaire en Algérie «ont peu de chance d'être soutenables à moins que le prix du pétrole reste à un haut niveau comme il l'est actuellement». Que disait le rapport du Fonds monétaire international rendu public en janvier 2012? «L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a...rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril.» Dans un compte rendu sur l'évolution économique et monétaire en Algérie, présenté le 1er juillet 2012, Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d'Algérie, lui a emboîté le pas: «Désormais, l'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures.» Constat: la marge de manoeuvre devient de plus en plus étroite. Reste à prier pour que les prix du pétrole ne s'effondrent pas...